Voici une affaire qui n'est pas sans rappeler celle de la bataille judiciaire autour de l'héritage de Johnny Hallyday entre David Hallyday (né de son union avec Sylvie Vartan, le 14 août 1966) et Laura Smet (née de son union avec Nathalie Baye, le 15 novembre 1983) - qui contestent le règlement de la succession de leur père - et sa dernière veuve, Laeticia Hallyday. Dans son édition de ce vendredi 10 août 2018, Le Parisien week-end revient sur le combat de Jean-Michel Jarre (fils de France Pejot) et sa demi-soeur Stéphanie (dont la maman est l'actrice Dany Saval) pour l'héritage de leur papa Maurice Jarre, décédé le 29 mars en 2009 d'un cancer, à l'âge de 84 ans.
Pour rappel, ce dernier avait légué tous ses biens (dont ses droits d'auteur) à sa dernière épouse Fui Fong Khong Jarre, avec laquelle il s'est marié en 1984, via un "family trust", une structure juridique prévue par le droit californien qui permet de choisir son ou ses héritiers, à l'exclusion de toute autre personne, quel que soit le lien de parenté. Un choix contesté devant la justice française par le compositeur et interprète français de musique électronique de 69 ans et Stéphanie, en vain.
En septembre 2017, la Cour de cassation a en effet décidé de déshériter Jean-Michel Jarre et sa demi-soeur, sachant que leur père avait organisé sa succession selon le droit californien. Tous deux ont donc pris la décision de saisir la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) comme l'a annoncé le compositeur à nos confrères du Parisien Week-End : "Ma soeur Stéfanie et moi portons notre cas devant la Cour européenne des droits de l'homme, pour manquement au respect des droits de la famille et pour atteinte excessive à notre sécurité juridique. (...) Je pense que les histoires de famille doivent rester en famille, et si j'ai décidé de sortir de ma réserve aujourd'hui, c'est que, d'une part, mon nom, celui de ma soeur Stéfanie et de notre famille, est depuis quelque temps mentionné régulièrement au sujet de la succession Hallyday."
Et d'ajouter : "Le droit des héritiers n'est pas seulement une affaire d'argent, il touche des domaines bien plus importants que sont la protection des liens familiaux et, pour les créateurs, le droit moral des artistes. (...) "L'interdiction d'avoir accès, si on le désire, à une photo, à un effet personnel de son père ou de sa mère. Voilà ce qui est choquant." Jean-Michel Jarre déplore également le fait que des "dizaines de demandes d'utilisation des oeuvres" de son papa (qui a été lauréat de trois Oscars pour la musique des films Lawrence d'Arabie, Docteur Jivago et La route des Indes) arrivent chez lui et qu'elles resteront sans réponse puisqu'il n'a hérité de rien.
"L'autre aspect concernant la succession des artistes est ce que l'on appelle le droit moral, le droit pour les descendants de protéger et de veiller à la survie de l'oeuvre d'un artiste après sa mort. Pourquoi ôter cette responsabilité à l'ensemble de la famille ?", a regretté Jean-Michel Jarre qui craint que les oeuvres de son défunt père ne disparaissent après la mort de Fui Fong Khong Jarre. Il demande donc à ce que la loi soit modernisée "pour dépasser cette image balzacienne archaïque de la famille qui s'affronte autour du bas de laine caché sous le matelas et de prendre en compte la dimension humaine, morale et économique que représente une succession au XXIe siècle".