JO 2012 : La détresse d'Elise Bussaglia après l'élimination cruelle des Bleues
Publié le 7 août 2012 à 22:17
Par Benoit Z.
Les Bleues se font éliminer en demi-finale du tournoi olympique par les Japonaise (2-1) le 6 août 2012 à Londres
Elise Bussaglia le 3 août 2012 à Hampden Park à Glasgow face à la Suède
Sarah Bouhaddi le 19 juillet 2012 à Paris
Eugénie le Sommer le 3 août 2012 à Hampden Park à Glasgow
Elise Bussaglia le 3 août 2012 à Hampden Park à Glasgow face à la Suède
Sarah Bouhaddi le 19 juillet 2012 à Paris
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Après leur formidable épopée en Coupe du monde l'année dernière, avec une superbe quatrième place à la clé, l'équipe de France féminine était donnée comme l'une des favorites de ce tournoi olympique.

Capable d'accrocher les grosses nations, à l'image des États-Unis, du Japon, champion du monde en titre battu 2-0 en match amical, ou encore la Suède, écartée en quart de finale, les filles de la capitaine Sandrine Soubeyrand abordaient cette compétition avec la plus grande des motivations.

Pour ce faire et aller au bout des rêves d'une génération exceptionnelle de jeunes filles, il fallait passer ce lundi 6 août le cap des demi-finales où elles retrouvaient des Japonaises en forme et revanchardes après l'élimination du match de préparation. Mais au bout de 90 minutes, ce sont des larmes de tristesse qui coulaient sur les joues des joueuses de l'Hexagone. Car c'était bien là le drame de ces Jeux. Il était dit que les États-Unis et le Japon se retrouveraient pour une revanche de la dernière Coupe du monde.

Pourtant, les Bleues de Camille Abily, entrée en cours de match, auraient pu, auraient dû disputer un match pour une médaille d'argent ou d'or. Hélas. Durant trente minutes, aucune des deux équipes n'a pris le risque de se découvrir, jusqu'à ce coup franc pourtant anodin sifflé en faveur du Japon... Héroïque contre la Suède, la gardienne tricolore Sarah Bouhaddi ratait sa sortie et le ballon, qui retombait dans les pieds d'une Japonaise qui n'en demandait pas tant. "Les Japonaises n'étaient pas impressionnantes, mais j'ai commis une erreur qui a peut-être causé l'élimination", expliquait, dépitée, la fautive sur l'ouverture du score. L'équipe nippone fut en effet en grande souffrance par la suite, et les Bleues dominaient sans partage ce match, ne laissant que des miettes à leurs adversaires, sans pour autant se montrer décisives dans la zone de vérité. "Nous étions peut-être crispées, on ne faisait pas les bons choix", tente d'expliquer la capitaine.

Résultat, contre le cours du jeu, les Tricolores encaissaient un second but sur un contre rondement mené. Loin d'être abattues, les Bleues repartaient à l'attaque, pressaient davantage et se montraient enfin dangereuses grâce à la prestation trois étoiles d'Eugénie Le Sommer, jusqu'à raviver l'espoir à la 76e minute grâce à un but de cette dernière. Les vagues bleues déferlèrent alors, jusqu'à la minute de délivrance, un pénalty sifflé en faveur des filles de France. Avec ce but, les tricolores égalisaient, et on les sentait alors capable d'aller chercher facilement la victoire après laquelle elles avaient couru tout au long du match.

Elise Bussaglia, institutrice dans le civil, 26 ans et 107 sélections, se présenta alors, posa le ballon, attendit - une éternité - que l'arbitre fasse le ménage dans la surface, et frappa le ballon, qui pris la direction du poteau, avant de sortir directement en sortie de but... Avec cette balle qui filait, c'est tous les espoirs d'une médaille qui s'envolaient. Les Bleues, malgré une emprise totale sur le match, ne marqueraient pas. Écroulées sur la pelouse, inconsolables, les Bleues voyaient les Japonaises exulter après un non-match de leur part.

Devant les caméras, regard fermé cheveux mouillés et gestes nerveux, Élise Bussaglia ne s'est pas défilée au moment de revenir sur son pénalty manqué : "On joue super bien, on marque, on provoque un pénalty et puis voilà... si je marque, on égalise à 2-2 et, derrière, je pense qu'on met le troisième. Mais je n'étais pas stressée au moment de frapper." Malgré les mots de son entraîneur Bruno Bini, de ses coéquipières, la jeune fille était inconsolable. "Un jour, tu es un héros, le lendemain, tu n'es pas une merde mais..." poursuivait-elle, toujours à jouer avec la fermeture éclaire de son survêtement.

Après le match, c'est seule qu'Élise Bussaglia a souhaité se retrouver. "J'avais besoin de m'isoler, confiait la future joueuse lyonnaise. Tu sais que ce pénalty est pour toi. Les filles, le staff, peuvent me dire ce qu'ils veulent, je suis dans ma bulle, j'entends mais je n'écoute pas. Ce qui se passe dans ma tête, c'est à moi de le gérer. Et ça va être compliqué. Car une finale olympique, il n'y en aura qu'une dans ma carrière. Je suis désolé pour les autres filles." Même s'il faut retenir la belle prestation des Bleues, qui une fois de plus auront fait déjouer les meilleures nations et peuvent encore décrocher le bronze ce jeudi face au Canada, il sera bien difficile d'effacer la peine de la tireuse Élise Bussaglia : "Personne ne pourra enlever ma déception. Je vais appeler ma mère et elle ne pourra rien y faire non plus. Et pourtant, c'est ma mère."

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