Les émotions des Jeux olympiques comptent parmi les plus fortes que peut procurer le sport. Peut-être trop fortes, parfois... Alors que l'haltérophile thaïlandais Sinphet Kruaithong soulevait dimanche 7 août à Rio de Janeiro 289 kilos (132 à l'arraché, 157 à l'épaulé-jeté) pour conquérir sa première médaille (en bronze) et la deuxième de sa délégation, un drame se produisait à l'autre bout du monde, chez lui, où c'était déjà le jour suivant : sa grand-mère Subin Khongthap est morte tandis qu'elle suivait en famille ses exploits à la télévision.
L'octogénaire participait à la liesse du clan, réuni au domicile familial du jeune champion à Ban Phon Muang (est du pays, près de la frontière avec le Laos) pour regarder fiévreusement son grand moment olympique, quand elle a perdu connaissance - vraisemblablement victime d'une crise cardiaque. Selon les récits de divers médias, elle aurait brièvement repris conscience quelques minutes plus tard, mais son décès aurait été prononcé après son admission dans un hôpital local. "J'ignore si elle était trop excitée ou si, peut-être, elle souffrait d'une maladie", a prudemment expliqué aux agences de presse un représentant de la police en évoquant la thèse de la crise cardiaque.
Sinphet Kruaithong, athlète d'1m59 qui aura 21 ans le 22 août, n'était pas encore au courant de la tragique nouvelle lorsque, à sa descente du podium qu'il partageait avec le Chinois Long Qingquan et le Nord-Coréen Om Yun Chol, il accordait sa première interview, sa médaille de bronze autour du cou. On imagine qu'elle a soudainement pris un goût amer, quand il a su...