Les Jeux olympiques continuent de distribuer leurs médailles d'or, et au terme de cette première semaine, l'athlétisme devrait faire son entrée en lice... Alors que Teddy Riner triomphe, que la natation française tutoie les sommets grâce à ses merveilles Yannick Agnel et Camille Muffat, que Tony Estanguet devient une légende, quelques petites histoires, touchantes, dramatiques ou polémiques se déroulent loin du faste des podiums...
Une médaille touchée par le deuil
"Ma plus grande fierté, c'est surtout de récolter l'or aujourd'hui dans un sport éminemment populaire, le seul où le spectacle est gratuit et accessible à tous ici." Les mots sont signés Bradley Wiggins, au soir de sa victoire lors du contre-la-montre devant son public le mercredi 1er août. Une déclaration qui trouve un écho malheureux avec la mort d'un cycliste britannique alors que le vainqueur du Tour de France recevait sa médaille d'or. Le Figaro révèle en effet qu'un bus des JO transportant des journalistes a renversé et blessé mortellement un adepte de la petite reine près du parc olympique. Une terrible nouvelle pour Bradley Wiggins, qui a tenu à mettre en avant la dangerosité de Londres pour les cyclistes, avec 13 morts en 2009 :"Le cyclisme est un sport dangereux. Il y a beaucoup de trafic à Londres. Mais il y a beaucoup de cyclistes qui ne font pas attention, ne portent pas de casque et écoutent leur IPod."
Virées pour avoir perdu
On ne badine pas avec l'esprit olympique... Quatre équipes de double féminines en ont fait les frais. Les indélicates, pourtant parmi les favorites, ont laissé filer leur dernier match de poule pour perdre et espérer ainsi un adversaire plus faible au tour suivant. Très énervés par ce comportement, les officiels ont ouvert une enquête pour attitude contraire à l'esprit olympique. Les sanctions ne se sont pas faites attendre pour les paires représentant la Chine, l'Indonésie et deux de la Corée du sud. Malgré leur appel, les huit filles qui s'affrontaient, gagnantes comme perdantes se sont vus confirmées leur disqualification, mais restent toutefois accréditées pour les Jeux...
Un athlète a disparu
Il est la plus forte chance de médaille en athlétisme pour le clan britannique... Pourtant, personne ne sait où est Phillips Idowu à quelques jours de son entrée en lice. Le comité et la Fédération Britannique se montrent à la fois inquiets et énervés de ne pas avoir de nouvelles de leur athlète, pour qui ils ont investi pas moins d'un million d'euros en infrastructures, suivi médical ou encore pour payer son coach et ses préparateurs physiques. Aujourd'hui, le triple sauteur en longueur champion du monde et d'Europe a disparu. Aux dernières nouvelles, Phillips Idowu était blessé, et avait préféré se soigner tout seul, renvoyant le médecin de la fédération. Depuis, plus rien, ne serait-ce que sur son état de santé ou sa présence future aux Jeux...
Le voile de la discorde
Wojdan Shaherkani est une pionnière... Elle est en effet la première femme saoudienne à participer aux Jeux olympiques. Certes, accompagnée d'un membre masculin de sa famille et à condition de ne pas se mélanger aux hommes, mais tout de même. Une première pour ce pays qui interdisait jusque là aux femmes de participer aux JO. Mais la jeune fille de 16 ans aurait bien pu ne jamais prendre part à sa première compétition, le judo. Pas question en effet pour les autorités saoudiennes de voir sa jeune compétitrice combattre sans le voile islamique. Une tenue totalement interdite par la Fédération internationale de Judo (FIJ) et qui ne voulait pas l'autoriser. Mais entre temps, le CIO est passé par là, et a négocié avec l'Arabie Saoudite pour tenter de trouver une solution, sans pour autant consulter la FIJ.
Finalement, la jeune fille fut autorisée à combattre, et son entrée était très attendue. Loin du hijab qu'elle porte lors des compétitions domestiques, la jeune fille portait ce qui s'apparentait à un bonnet de bain, nullement gênant pour elle ou son adversaire. Et même si ses carences étaient criantes à ce niveau là, cédant sur ippon en quelques secondes à peine (82 exactement face à la la Portoricaine Melissa Mojica), sa participation en soi sonnait comme une victoire. "C'était la chance de ma vie de participer et je pense que la Fédération saoudienne de judo est satisfaite de ma présence ici. J'espère que ce sera le début d'une participation plus massive dans d'autres sports. J'espère que c'est le début d'une nouvelle ère" confiait-elle à l'issue de son combat, un officiel, masculin bien évidemment, de sa Fédération à ses côtés...