John Galliano relève la tête. Le créateur de 52 ans, chéri par la planète Mode puis déchu après des propos racistes tenus début 2011, est de nouveau prêt à travailler. Son retour commencera dans les studios new-yorkais d'Oscar de la Renta, un confrère solidaire dont la main tendue est appréciée à sa juste valeur.
"John et moi nous connaissons depuis plusieurs années et je suis un grand admirateur de son talent. Il a travaillé dur et longtemps sur sa guérison et je suis heureux de lui donner l'opportunité de se replonger dans le monde de la mode et de se réacclimater à un environnement où il s'est montré extrêmement créatif." Ces mots du créateur américano-dominicain au WWD annoncent la couleur. Une chance inestimable pour l'artisan de la robe de mariée de Kate Moss pour ses noces avec Jamie Hince le 1er juin 2011. John Galliano s'installera pour une durée de trois semaines dans le studio de création d'Oscar de la Renta en vue de son défilé automne-hiver 2013-2014 lors de la Fashion Week de New York. Un come-back sur le devant de la scène soutenu par la rédactrice en chef du Vogue américain Anna Wintour, amie des deux hommes.
Le 23 février 2011 marquait le début de la chute de John Galliano. Au cours d'une discussion très animée avec des anonymes au café La Perle dans le 3e arrondissement de Paris, le styliste s'emporte et profère des paroles à caractère antisémite. Résultat : l'ex-directeur artistique de Christian Dior se retrouve devant les tribunaux, s'acquitte d'une amende de 6 000 euros et s'exile en Arizona pour suivre une cure de désintoxication à l'alcool. Dévasté par la disparition de son bras droit Steven Robinson mort d'une overdose de cocaïne, John Galliano se verra également retirer sa Légion d'honneur par le président François Hollande.
Remplacé par Bill Gaytten à la tête de sa marque éponyme, le créateur devra bientôt prouver qu'il n'a rien perdu de son génie. Il n'en a pas pour autant fini avec la justice : il devrait comparaître devant le conseil des prud'hommes après l'engagement d'une procédure contre son ex-employeur, la maison Christian Dior, à qui il demanderait pas moins de 15 à 18 millions de dollars.
I.N.