Les confinements multiples, les vaccins qui n'arrivent jamais... la lassitude s'installe chez les Français alors que la pandémie de Covid-19 rend la vie impossible depuis plus d'un an. C'est vrai. Mais il y a toujours pire. En 2020, Joseph Gorgoni, que l'on connaît pour se grimer en Marie-Thérèse Porchet, a par exemple failli mourir trois fois, comme il l'a révélé à L'Illustré. Souffrant de problèmes de respiration depuis plusieurs années, l'humoriste a poursuivi ses spectacles sans vraiment se soucier du fait qu'il ne retrouvait plus le souffle en fin de représentations. En février 2020, il a été diagnostiqué d'une fibrose pulmonaire idiothique.
J'avais l'impression d'étouffer. C'était horrible. Je me voyais mourir...
"Cette maladie chronique solidifie les poumons et empêche l'oxygène de passer dans le sang, explique-t-il. On m'a envoyé chez la professeure Paola Gasche, cheffe du service de pneumologie des HUG. J'ai eu de la chance de tomber sur elle, mais c'était un peu raide. Elle m'a dit: 'Il faut que vous sachiez que ce que vous avez est très grave, on va faire une greffe le plus rapidement possible. Sinon, dans six mois vous êtes mort.'" Sans cette intervention chirurgicale, l'espérance de vie de Joseph Gorgoni était effectivement de trois ans. Trois ans qui était déjà bientôt écoulés. Le 7 août 2020, heureusement, le téléphone a sonné avec une bonne nouvelle : des organes disponibles avec deux heures, seulement, pour se rendre sur le billard.
L'opération a duré entre six et huit heures. L'humoriste est sorti de l'hôpital après trois semaines de convalescence. Pour se remettre de ses émotions, Joseph Gorgoni s'est envolé, avec son compagnon Florian, à Florence, en Italie. À son retour, après une sortie au restaurant, il a contracté le coronavirus. "Lorsque j'ai ressenti les symptômes, les cinq premiers jours, ça allait, raconte-t-il. Et puis, d'un seul coup, je me suis mis à trembler de la tête aux pieds. Je n'arrivais plus à respirer. Mon état s'est dégradé très vite. J'ai été hospitalisé. Aux soins intermédiaires, j'ai fait des délires médicamenteux. J'insultais les médecins, j'ai essayé de m'enfuir. On m'a mis une sorte de masque de plongée pour respirer. J'avais l'impression d'étouffer. C'était horrible. Je me voyais mourir. Je leur ai dit : 'Faites votre boulot, intubez-moi. Et si je meurs, tant pis'."
Tiré d'affaire fin décembre 2020, après quarante-deux jours sous sédation, 20 kilos en moins, Joseph Gorgoni a passé un scanner. Cerise sur le gâteau, on lui a découvert la présence d'un mucor, un champignon mortel : "On m'a prévenu : 'Ça risque de toucher le nerf optique, vous pouvez perdre la vue, ça peut attaquer le cerveau.' Là, je me suis dit : 'Mais ce n'est pas possible !' On m'a donné un médicament antifongique, l'Ambisome. C'est d'une violence inouïe. Ça provoquait des spasmes, ça peut détruire les reins, attaquer le foie. C'était ça ou rien. Et ça a marché." Ce n'est qu'en février 2021 qu'il a sorti la tête de l'eau. Aujourd'hui, le comédien s'apprête à commenter L'Eurovision, qui aura lieu le 20 mai prochain, avec Jean-Marc Richard. Enfin un brin de légèreté...