Après avoir bravé toutes les menaces en 2008 pour son concert pour la paix à la frontière entre la Colombie et le Venezuela, puis en 2009 pour rééditer l'expérience à La Havane, Juanes s'est peut-être tiré une balle dans le pied.
Papa d'un petit garçon né il y a quelques mois (son troisième enfant), la star colombienne a eu le malheur de se laisser aller à une petite blague via son compte Twitter. Une blague sur le président vénézuélien Hugo Chavez (qui avait salué le concert cubain de Juanes), consistant en un code alphanumérique : "On m'a donné le code pour envoyer des messages sur le blackberry de Chavez. Quelqu'un le veut ? (...) Le voici, H1J0D3PU7A" !" Soit "Hijo de puta" - "fils de pute" en français.
Un tour potache qui a mis en émoi les partisans du chef d'Etat, et ravivé les tensions entre le Venezuela et la Colombie, quelques mois après la suspension par Chavez de ses relations avec son voisin, lequel a permis à l'armée américaine d'avoir accès à des bases sur le sol colombien.
Même si certains tentent de calmer le jeu en évoquant "une vieille blague, connue de tous au Venezuela", certains partisans de Chavez se sont élevés : "Une personne qui croit en la paix et l'amour ne traite pas un président de fils de pute", a ainsi fustigé le chanteur vénézuélien Valero.
Depuis les Etats-Unis, où il réside, Juanes a tempéré, indiquant qu'il s'agissait d'une "blague comme beaucoup d'autres sur le même thème", mais a fini par s'emporter devant les proportions prises par l'affaire : "Je mets ce que je veux sur mon twitter. Ou croyez-vous que vous allez venir me censurer ? C'est un espace de liberté", a-t-il écrit.
D'aucuns, enfin, tentent de désamorcer l'humour par... l'humour : "Si c'est le code de Chavez, celui (du président colombien Alvaro) Uribe est N4RC07R4F1C4N7E" - "Narcotraficante", a complété un internaute !