Traditionnellement, chaque année, le prestigieux magazine The Hollywood Reporter réunit autour d'une table des réalisateurs, acteurs, directeurs de la photographie ou scénaristes pour des échanges originaux où les participants échangent souvenirs et petits secrets. Une manière également d'introduire ceux que l'on croisera (très) probablement aux Oscars qui se dérouleront en mars 2014.
La saison des récompenses ayant commencé, THR a convié sept scénaristes pour une table ronde. Étaient réunis, Julie Delpy (actrice, réalisatrice et scénariste de Before Midnight), George Clooney et Grant Heslov (Monuments Men), Nicole Holofcener (All About Robert), John Ridley (12 Years a Slave), Danny Strong (Le Majordome) et Jonas Cuaron (Gravity). Un casting éclectique, composé de scénaristes pointilleux, d'acteurs ayant un jour pris la plume, de réalisateurs ambitieux ou d'artistes indépendants.
Face à ses confrères, Julie Delpy a conté une étonnante anecdote qui nous ramène en 2004, lorsqu'elle réalise Before Sunset, deuxième volet d'une trilogie débutée en 1995 par Before Sunrise sur un scénario de Richard Linklater. "Quand j'ai écrit le premier jet de Before Sunset, je me rappelle avoir donné le scénario à mon agent, qui m'a virée le jour-même. Il pensait que je gaspillais mon temps. Donc j'étais en plein doute, du genre, 'mon Dieu, est-ce que j'agis bien ? Je suis devenu folle...'", confesse la maman d'un petit garçon, Léo, né début 2009 de sa relation avec le talentueux compositeur Marc Streitenfeld, dont elle est aujourd'hui séparée.
De son côté, George Clooney – que l'on verra également devant l'écran pour Monuments Men – raconte un souvenir glané lors de l'écriture de Good Night, Good Luck. "Billy O'Reilly [fameux polémiste et présentateur américain, NDLR] a mis une demi-heure à me montrer pourquoi ma carrière était finie. Il m'a présenté un producteur du genre 'je ne retravaillerai plus avec lui' et moi j'étais plus 'Je ne sais pas qui elle est. Je ne l'ai jamais vue auparavant' (rires). J'ai appelé mon papa, et je lui ai dit 'Bien, suis-je dans le pétrin ?' et lui m'a répondu : 'tu as un travail ? Tu as de l'argent', j'ai dit oui'. Il dit : 'Ferme-là. Grandis. Sois un homme. Tu peux pas exiger la liberté de parole et dire, 'ne dites pas de mauvaises choses de moi'", raconte le célèbre séducteur hollywoodien, oscarisé l'an dernier en tant que producteur d'Argo, le film de et avec Ben Affleck.