A 56 ans, Kamala Harris pourrait bien graver son nom dans l'Histoire politique américaine. Candidate malheureuse à la primaire démocrate, elle est désormais sur le ticket du candidat Joe Biden. S'il l'emporte face au républicain Donald Trump ce 3 novembre, elle deviendrait alors vice-présidente des Etats-Unis. Première femme et première noire à ce poste. Encore peu connue, elle se distingue par un CV déjà bien chargé !
Née à Oakland en Californie, Kamala Harris est la fille de Donald J. Harris originaire de la Jamaïque et Shyamala Gopalan originaire d'Inde. Au moment de la séparation de ses parents, elle part alors vivre avec sa mère au Canada. C'est à Montréal qu'elle pose ses valises et où elle vivra de 1976 à 1981. Un changement de vie radical ! "L'idée de déménager de la Californie gorgée de soleil, en milieu d'année scolaire, pour aller dans un pays francophone, recouvert de douze centimètres de neige m'était pénible, c'est le moins que l'on puisse dire. Ma mère a essayé de faire sonner ce déménagement comme une aventure (...) nous faisant passer pour des explorateurs de l'hiver du grand nord mais c'était dur pour moi de le voir comme ça", écrit-elle dans son livre The Truths we hold. Outre le choc climatique, il y a aussi le choc linguistique. Elle est alors inscrite Notre-Dame de grâce, une école primaire francophone.
Dans son livre, Kamala Harris décrit aussi son rapport au français, elle qui ne connaissait que l'expression "demi-plié" grâce à une prof de danse. "J'avais l'impression d'être un canard parce que toute la journée dans cette nouvelle école, je répétais : 'Quoi ? Quoi ? Quoi ?'", raconte-t-elle dans l'ouvrage. Mais au bout de quelques années à Montréal, à naviguer entre le français et l'anglais - elle a par la suite été diplômée de Westmount High School - elle finira toutefois par mieux maîtriser la langue.
Kamala Harris, qui a finalement regagné les Etats-Unis pour la suite de ses études - à Washington puis de retour en Californie -, a pu faire usage du français en diverses occasions. Comme le souligne Le Point l'ancien ambassadeur de France aux Etats-Unis, Gérard Arraud, a ainsi confié que celle qui allait devenir procureure puis sénatrice parlait encore un peu le français. "Je l'ai rencontrée lors d'une réception que j'offrais à l'ambassade de France à Washington. J'ai constaté qu'elle parlait un peu notre langue, avait de l'estime pour notre pays et qu'elle était chaleureuse et pleine d'humour", confiait-il.