Pendant longtemps, son violon a parlé pour elle. "Un jour, j'ai vu un violon dans la vitrine d'un magasin. J'avais cinq ans, un sourire qui faisait des fossettes, et que j'ai utilisé à tour de bras pour convaincre ma maman. Je n'ai jamais cessé d'en jouer depuis", aime à raconter la ravissante Karen Brunon sur son profil MyMajorCompany. Car c'est entre les mains des internautes du label participatif sur Internet dirigé par Michaël Goldman que la jeune femme, pourtant loin d'être novice dans le monde de la musique, a déposé son hypothétique avenir discographique.
Quelques rencontres - déterminantes - viendront émailler son parcours classique, tout juste troublé par des fantaisies adolescentes, si on lit entre les lignes : Benjamin Biolay, alors joueur de tuba au Conservatoire, le bien-nommé Michel Legrand, qu'elle accompagnera sur la scène du mythique Carnegie Hall new-yorkais - elle n'a alors que 19 ans -, ou encore Keren Ann, par l'entremise du premier. A leur contact, l'envie d'écrire des chansons pour elle, à elle, se dessine.
De la même façon que Keren Ann a su, discrètement, rendre sa plume indispensable à bien des grands noms de la chanson française, sa presque homonyme Karen leur prête son archet : Charles Aznavour, Vanessa Paradis, Raphaël ou même Mika et Mozart l'opéra rock. Outre ce rôle d'accompagnatrice de talent et de charme, Karen Brunon compose son itinéraire tant du côté de la partition - à cet égard, elle fait mention, particulièrement, des arrangements pour quatuor à cordes pour la dernière tournée d'Etienne Daho - que du côté de l'enregistrement - certaines parties violon sur l'album S'il suffisait d'aimer de Céline Dion, réalisation étroitement associée à... Jean-Jacques Goldman, père de Michaël, fondateur de MyMajorCompany. Comme le monde est petit...
D'autant plus petit qu'elle a également enregistré des pistes de violon pour trois tracks (Rien à voir, Ce qu'il reste de toi, Prière) de l'album... Toi+Moi de Grégoire, premier artiste produit, avec succès, par MMC, qui travaille activement désormais à faire éclore la douce Joyce Jonathan.
Karen Brunon défend à présent sa propre production, élégante, "aux arrangements uniquement constitués d'instruments classiques : piano, hautbois, harpe, clarinette, percussions et, bien sûr, violons". Auxquels s'adjoint son nouvel instrument : sa voix, suave, voilée de sourire et d'air chaud.
Trois morceaux sont disponibles sur son profil MMC : Voilà, ode amoureuse à l'instrumentation luxuriante, à l'épaisseur de musique de film, au jeu de tonalités enivrant et à la prose glissante ; La Bonne Résolution, petite comédie romantique folk à pompe ; A Fleur de peau, litanie tendre où violon et harpe se répondent délicatement...
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Guillaume Joffroy