Dès sa première journée en Inde, Kate Middleton a mis - est-ce vraiment une surprise ? - tout le monde sous son charme. Visiteuse au style affirmé dès son arrivée, en Alexander McQueen, batteuse bluffante sur compensées - et dans une robe d'une régionale de l'étape, Anita Dongre - dans l'herbe des terrains de cricket de Mumbai, vedette ultraglamour sur tapis rouge, en Jenny Packham, lors d'un gala de bienfaisance le soir venu, elle a fait carton plein et a même subjugué le roi de Bollywood : "Ça passe si je dis qu'elle est extrêmement belle et élégante ? Elle l'est !", avouait Shah Rukh Khan, superstar en son pays mais intimidé au point de demander la permission de faire un compliment. Et encore, il ne l'avait pas vu dans son numéro le plus ébouriffant : Kate façon Marylin !
Comme cela lui est déjà arrivé lors de ses précédentes tournées royales à l'étranger, la duchesse Catherine de Cambridge a encore eu maille à partir avec le vent, qui a tenté de soulever la magnifique robe Emilia Wickstead - une autre de ses valeurs sûres lors des grandes occasions - qu'elle portait au deuxième jour de sa visite officielle en Inde avec le prince William. La plupart du temps, ce sont surtout sur les tarmacs des aéroports que les bourrasques sont piégeuses, mais, cette fois, l'incident a failli se produire à un moment des plus inopportuns : en plein recueillement devant le monument aux morts de New Delhi.
Après une deuxième nuit au Taj Palace Hotel à l'issue de la soirée caritative très bollywoodienne qui y était organisée, le duc et la duchesse de Cambridge entamaient leur programme du lundi 11 avril, toujours à Mumbai, par une rencontre avec de jeunes entrepreneurs en herbe incarnant le potentiel d'innovation et l'avenir de l'Inde. L'événement, chapeauté par le programme GREAT mis en place par le gouvernement britannique pour promouvoir l'attractivité du Royaume-Uni aux yeux des étudiants et investisseurs, se déroulait dans un espace de rencontres baptisé The Social. "Sociables", William et Kate le sont assurément ; résistants à la chaleur, aussi. Malgré les 38°C affichés à l'extérieur par le thermomètre, le duc de Cambridge supportait son costume-cravate ; son épouse, elle, était estivale dans sa robe crème Emilia Wickstead d'une valeur avoisinant les 1 500 euros et totalement dans la lignée des robes légères qu'elle a pu porter en Amérique du Nord et en Océanie lors des deux précédentes tournées royales du couple. Perchée sur ses talons Rupert Sanderson et munie d'une pochette Mulberry, elle a pu observer William, amoureux de sports mécaniques, au volant d'une simulation automobile du constructeur Mahindra, mais aussi l'observer en train de déguster des spécialités locales, se régalant notamment d'un dosa, une crêpe typique du sud de l'Inde. Kate, pour sa part, a eu l'occasion de s'initier au Braille en écrivant... le prénom de son fils, George. La veille déjà, elle confiait avoir peur de souffrir du manque de son petit garçon et de sa soeur la princesse Charlotte ; cela semble déjà se vérifier.
Après cet engagement matinal, le couple s'est envolé vers New Delhi, capitale de l'Inde, pour une série d'engagements plus formels. Le premier les a menés à la Porte de l'Inde, monuments aux morts sous la forme d'une imposante arche de 42 mètres de hauteur. Principal mémorial de guerre du pays, le duc et la duchesse de Cambridge y ont déposé une gerbe de fleurs, à la mémoire notamment des quelque 70 000 soldats indiens qui ont combattu dans les rangs britannique lors de la Première Guerre mondiale, un siècle plus tôt. Déjà défiée par le vent en arrivant sur place, Catherine a dû faire preuve de réflexes pour éviter de se retrouver le postérieur à l'air en ce moment solennel...
Les émissaires de la reine Elizabeth II se sont ensuite rendus à Gandhi Smriti, le musée dédié à la mémoire du Mahatma Gandhi, père fondateur de l'Inde, à l'endroit même où le leader politique et spirituel passa les dernières années de son existence. Sur les traces de l'Histoire, ils ont suivi ses pas, après s'être déchaussés, depuis sa chambre à coucher jusque dans le jardin, à l'endroit même où il périt assassiné en 1948 et où a été érigé un mémorial. L'occasion de constater que Kate n'avait pas prévu de pédicure particulière pour ce voyage officiel.
En conclusion de cette deuxième journée de visite officielle, le prince William et la duchesse Catherine étaient attendus à la résidence du Haut commissaire britannique, pour une garden party célébrant à la fois les liens forts entre l'Inde et le Royaume-Uni et le 90e anniversaire de la reine Elizabeth II, avec quelques jours d'avance sur la date (le 21 avril). Immanquablement, Kate a fait une entrée sensationnelle, superbe dans un ensemble de la créatrice londonienne Alice Temperley blanc à broderies noires d'inspiration indienne et d'une valeur flirtant avec les 4 000 euros.
En présence de pas moins de 2 000 invités de marque, le duc de Cambridge a prononcé un discours à la gloire de sa vénérable grand-mère, la "boss" comme il l'appelle avec humour, dans lequel il a évoqué ses enfants George et Charlotte : "J'espère que vous ne m'en voudrez pas de saisir l'opportunité de rendre hommage à la reine dans une registre plus personnel, a-t-il déclaré. J'ai une chance incroyable d'avoir ma grand-mère dans ma vie. Alors qu'elle s'apprête à fêter son 90e anniversaire, c'est une force qui guide sa famille, d'une énergie et d'un dévouement remarquables. Et je suis si heureux que mes enfants aient la chance de connaître la reine. George et Charlotte vont eux aussi découvrir combien ils ont de la chance d'avoir une si merveilleuse arrière-grand-mère - un model pour le reste de leur vie."
Trêve de confidences, il n'a pas manqué de transmettre le message de la monarque : "C'est peut-être ma grand-mère, mais c'est aussi et surtout le boss ! Dans cette optique, elle m'a donné un message que j'ai le privilège de vous lire ce soir", a-t-il indiqué avant de partager les mots avec lesquels Elizabeth II se remémore les "bons souvenirs" qu'elle a en Inde avec son époux le duc d'Edimbourg et fait part de sa confiance en la nouvelle génération de la famille royale pour perpétuer les liens forts qui existent avec ce pays. George et Charlotte sont, par procuration, déjà à l'oeuvre.