Le scandale des écoutes téléphoniques du tabloïd News of the World, qui n'a pas survécu à la révélation de ses pratiques illicites et a été fermé en juillet 2011 tandis que le Premier ministre David Cameron diligentait une enquête gouvernementale confiée à Lord Justice Levison, semble sans fond sans fin.
Après deux ans d'investigations et de procédures qui ont abouti à des démissions et des arrestations en cascade, le grand déballage a lieu depuis fin octobre, à l'occasion du procès d'Andy Coulson et Rebekah Brooks, deux anciens rédacteurs en chef de News of the World, ainsi que de six autres personnes, pour leur responsabilité dans cette pratique généralisée du piratage téléphonique. Des centaines de personnalités en ont été victimes. Figures royales y compris.
Alors qu'on apprenait en novembre, d'après les notes d'un protagoniste de l'affaire (Glenn Mulcaire), que le nom de Kate Middleton apparaissait parmi une liste de "cibles", de récentes audiences ont révélé comment des messages très privés du prince William et de sa compagne, mais aussi du prince Harry et de Chelsy Davy avaient été interceptés.
La semaine dernière, les jurés entendaient comment l'ex-girlfriend du prince Harry l'avait littéralement harcelé de messages et d'appels à l'époque où il suivait sa formation militaire à l'académie de Sandhurst. Lors du procès, un courriel d'un ancien chroniqueur royal du tabloïd de Rupert Murdoch, adressé en août 2005 au rédacteur en chef Andy Coulson, racontait comment Chelsy Davy "bombardait le prince Harry de dizaines d'appels et de SMS" et "le rendait dingue alors qu'il devait se concentrer sur son entraînement". S'il ne pouvait pas utiliser son portable dans la journée, une fois son service terminé, après 22h, Harry découvrait l'avalanche de messages. "La famille [royale] l'aime plutôt bien, mais s'inquiète de la voir aussi incroyablement accro, pile au moment où Harry a besoin de se concentrer sur lui", dit aussi le courriel.
Jeudi 19 décembre, ce sont cette fois des messages privés, dans des circonstances similaires, du prince William et de Kate Middleton qui étaient dévoilés devant les jurés, comme le rapporte l'AFP. En 2006, News of the World a eu accès à la messagerie vocale de la future duchesse de Cambridge et y a écouté le prince William raconter à sa bien-aimé son quotidien à l'Académie royale militaire de Sandhurst, où il était de janvier à décembre cette année-là. C'est ainsi que le tabloïd a eu connaissance de certaines mésaventures, comme cette fois où le fils aîné du prince Charles s'est perdu et a fait irruption en plein milieu d'un exercice militaire en cours, craignant de se faire tirer dessus par des balles à blancs, mais aussi des mots doux échangés avec sa charmante Catherine. Une amoureuse que William appelait, dans ses doux messages, "bébé d'amour" ("Babykins"), et à qui il promettait d'envoyer prochainement un "SMS coquin".
Le procès se poursuit, ses indiscrétions aussi...