La duchesse d'York tient sa revanche sur feu News of the World. Honteusement piégée en 2010 par le tabloïd britannique, prise en flagrant délit en train d'accepter un pot de vin d'un pseudo-homme d'affaires (en fait, un journaliste) en échange d'un accès privilégié à son ex-mari le prince Andrew (alors représentant du commerce extérieur britannique), Sarah Ferguson a également été victime du vaste système d'écoutes téléphoniques mis en place (au détriment de nombreux people) par le groupe du magnat des médias Rupert Murdoch, qui a précipité sa perte, a engendré un scandale d'Etat et donnera lieu à un procès en septembre prochain. Et si, dans la première affaire, humiliée, elle n'a rien pu faire d'autre qu'admettre sa situation financière critique et présenter des excuses, dans la seconde, elle vient de gagner une belle consolation.
La mère des princesses Beatrice et Eugenie d'York, avec qui elle prenait part cette semaine à la somptueuse soirée annuelle de David Tang, a obtenu vendredi des excuses publiques et une indemnisation d'un montant tenu secret de la part du groupe de Rupert Murdoch pour les pratiques de News of the World, tabloïd friand de révélations scandaleuses arrêté en juillet 2011. Seules 17 déclarations officielles ont été faites au tribunal vendredi, mais en réalité, les plaintes de 144 personnes dont Fergie ont abouti et conduit à leur indemnisation ce même jour devant la Haute Cour de Londres, dont celles du chanteur James Blunt, de l'acteur Hugh Grant, dont l'avocat avait révélé dès décembre dernier qu'il avait trouvé un arrangement financier avec News Group Newspapers (NGN, propriété de News International), de la chanteuse Kerry Katona (Atomic Kitten), l'acteur Christopher Eccleston (Doctor Who), Cherie Blair, le père de David Beckham ou encore l'animateur israélien Uri Geller.
Hackée durant six années (2000-2006), les messages du répondeur de son téléphone portable ayant fait l'objet d'écoutes, Sarah Ferguson avait remarqué que "lorsqu'elle arrivait quelque part, il était fréquent que des journalistes ou des photographes soient déjà sur place", a notifié son avocat, Me David Sherborne, qui a déclaré devant les médias : "Je suis ici aujourd'hui pour annoncer que News Group Newspapers a reconnu sa responsabilité et a accepté de dédommager la plaignante et de payer pour ses frais de justice."
"NGN reconnaît que l'information n'aurait jamais dû être obtenue illégalement comme cela a été le cas", a en effet admis l'avocat de NGN, présentant au nom de son client des "excuses sincères pour le préjudice et le mal commis" à la duchesse.
Toutefois, un autre représentant de la duchesse d'York, Paul Tweed, qui a fait savoir que le montant accordé était "significatif", a précisé : "Nonobstant cette issue heureuse, ma cliente demeure extrêmement concernée par le fait que certaines questions au-delà du faisceau de ces procédures légales doivent encore trouver des réponses, concernant d'autres cas d'intrusion inappropriée et extrême dans sa vie privée."
Les pratiques illégales de News of the World avaient été mises au jour en 2007, et la révélation en 2011 de l'accès qu'avait eu le tabloïd à la messagerie d'une jeune femme assassinée, Milly Dowler, avait mené à la fermeture du journal à scoops, le plus vendu du Royaume-Uni. La famille de Milly avait par la suite été indemnisée par le groupe de Rupert Murdoch, à hauteur de 2,3 millions d'euros, et de nombreuses victimes avaient été dédommagées en janvier 2012, dont Jude Law et son ex-femme Sadie Frost.
Au total, ce sont à l'heure actuelle 450 plaignants qui ont obtenu satisfaction devant la Haute Cour de Londres dans cette affaire, et plus de 250 ont négocié des arrangements à l'amiable.
A noter que Sarah Ferguson est en revanche en moins bonne posture vis-à-vis de la justice turque : la duchesse est en instance de jugement suite à sa participation à un reportage en caméra cachée dans un orphelinat de Turquie pour en dénoncer les conditions. Le procès a débuté en mai 2012 en l'absence de Fergie, qui a par le biais de son avocat sur place présenté des excuses et demandé à négocier un arrangement.