Kate Middleton : Comment Sarah Burton a préservé le secret de sa robe de mariée

De la dentelle de Chantilly et de Cluny, des motifs floraux cousus en soie ivoire représentant des roses, des chardons, des jonquilles et des trèfles, une traîne de 2m70, 58 boutons couverts d'organza et de gazar et une ligne entre tradition et modernité : le spectacle de soie, de satin et de dentelle présenté sur le corps de Kate Middleton par Sarah Burton pour la griffe Alexander McQueen, lors du mariage du siècle le 29 avril 2011, a offert une fin en apothéose au suspense harassant des mois qui ont précédé sa révélation.

Comment la créatrice britannique en charge de la robe de mariée de la fiancée du prince William est-elle parvenue, au milieu d'une valse de candidats pressentis dans la modosphère, à préserver le secret le plus menacé du royaume ? L'intéressée fait le récit de ces mois de mystère dans l'édition courante du magazine Vogue UK, paru le 3 novembre.

A commencer par l'impératif de confidentialité que Sarah Burton, 35 ans, marquée par le décès d'Alexander McQueen dont elle a repris le flambeau, a dû respecter jusque dans la sphère intime. Aussi ses propres parents et ses amis les plus proches n'étaient-ils pas au courant que leur fille était l'élue que tout le royaume - et au-delà - cherchait à démasquer : Anthony et Diane Heard, les parents de l'auteure de la robe de mariée, ne l'ont su qu'au même instant que le reste du monde, c'est-à-dire lorsque la duchesse de Cambridge est apparue sur le parvis de l'abbaye de Westminster au bras de son père Michael. En réalité, les concernant, ils ne l'ont vue en vrai qu'un peu plus tard, postés sur le Mall en compagnie d'un million de personnes, équipés de jumelles !

"C'était vraiment génial, en fait, de garder un secret, d'autant plus à notre époque où tout le monde parle de tout", se remémore Sarah Burton, qui avait évidemment signé une clause de confidentialité avec Buckingham Palace et aurait vraisemblablement pu dire adieu à sa carrière sous les cieux anglais en cas de manquement !

Et ce n'était pas gagné. A la pression d'avoir peur de ne pas être à la hauteur de feu le maître McQueen s'ajoutait celle d'une infinie discrétion nécessaire : "Le noyau dur de mon équipe était au courant, ce qui me permettait de faire des allées et venues", raconte-t-elle, expliquant qu'une rétrospective Alexander McQueen au Musée d'art moderne de New York lui fournissait un bon prétexte pour justifier ses absences. "Mais je me souviens que certaines personnes me demandaient : 'tu viens, vendredi [le jour du mariage, NDLR] ?' Et je répondais : 'Oh, oui, je vous verrai dans la matinée'. Je leur donnais rendez-vous tout en sachant parfaitement que je leur poserais un lapin."

Au final, si l'annonce officielle n'a été faite qu'à l'entrée de Kate Middleton à Westminster, où Sarah Burton l'avait accompagnée pour les derniers réglages, la créatrice avait été entr'aperçue peu auparavant, cachée sous une veste... McQueen, au Goring Hotel dans Belgravia, l'hôtel où étaient descendues la famille Middleton et la fiancée du prince William.

Soulignant que cette robe est née comme un arc-en-ciel dans la pluie sombre et la période tragique de la mort de son mentor, elle savoure : "Je me souviens, à l'abbaye de Westminster, que je pensais : 'C'est surréaliste.' C'était comme un conte de fées. Et je n'arrivais pas à penser à autre chose que : 'Pourvu que je ne me sois pas plantée.' C'est seulement à ce moment-là que j'ai pris conscience de l'importance capitale de la chose. Une expérience magique..."

Un chef-d'oeuvre qui, après avoir fasciné le monde entier, a été répliqué à prix réduits et a été présenté lors de l'exposition estivale consacrée au mariage à Buckingham Palace.