

Ce qui doit être assez pénible, quand on est en pleine randonnée pour atteindre un site escarpé des contreforts himalayens et que les cuisses commencent à tirer, c'est de devoir s'arrêter et casser le rythme pour poser devant les photographes de presse comme si de rien n'était... Kate Middleton et le prince William s'en sont tirés avec brio, vendredi 15 avril 2016, tandis qu'ils grimpaient vers le monastère bhouddiste Taktshang, au deuxième jour de leur visite officielle au Bhoutan.
Déjà bien mal en point, selon le diagnostic sans appel livré par des experts en la matière, les pieds de la duchesse de Cambridge auraient sans doute préféré une journée de répit à une longue expédition en haute montagne, mais son sourire, lui, ne fatigue pas. Lancés à l'assaut de la fameuse "tanière du tigre", comme on connaît ce monastère perché à 3 120 mètres d'altitude dominant la vallée de Paro à 700 mètres en contrebas, Catherine et William ont longuement marché (un peu moins de trois heures d'ascension, de 10h à 12h50), mais aussi longuement posé, dans un décor grandiose. Loin des cérémonies procolaires de la veille à Timphu, lors de leur rencontre avec le roi-dragon Jigme Khesar et la reine Jetsun Pema, dits "les William et Kate de l'Himalaya", et de l'effervescence qui entoure toute leur tournée royale en Inde et au Bhoutan, il y avait quelque chose de très intime dans ces moments-là... Les émissaires de la reine Elizabeth II ont d'ailleurs posé l'un contre l'autre, sans tendresse déplacée, Kate passant tout de même le bras derrière la taille de son mari. La combinaison des deux facteurs - l'aspect monumental du paysage et la tendre connivence du couple - n'est pas sans rappeler leur séance photo devant Ayers Rock à Uluru, lors de leur tournée en Australie en 2015... Ce jour-là, ils n'avaient toutefois pas eu à crapahuter pour apprécier le spectacle !
Sans une goutte de transpiration apparente malgré son étonnant gilet de cuir et ses bottes épaisses enserrant son pantalon kaki Zara, la duchesse Catherine, 34 ans, avait même suffisamment d'énergie à dépenser pour plaisanter au cours de leur trek, une autre formidable aventure après leur safari dans l'Etat indien d'Assam et leur initiation - hilarante - au tir à l'arc à Paro : "C'est une formidable manière d'éliminer le curry", a-t-elle plaisanté en faisant allusion à leur régime alimentaire de la semaine, qui avait de quoi inquiéter William, sensible aux épices. "Dans la montée, c'était assez dur, a-t-il concédé après-coup, un peu plus éprouvé. C'est absolument sensationnel."
Au cours de leur montée vers le monastère, les amoureux, en vrais touristes, se sont arrêtés à plusieurs reprises pour contempler ensemble le panorama, émerveillés, et Kate a pu s'adonner une fois de plus à sa passion pour la photographie. Ils se sont également attardés quelques minutes en compagnie de trois randonneurs américains de San Francisco, évidemment charmés de cette renconter impromptue, et ont fait leur seule véritable halte à mi-chemin, en compagnie du directeur du Musée national, à un temple où sont purifiés les péchés. En 1998, lors de sa propre visite au Bhoutan, le prince Charles n'était pas allé plus loin, préférant peindre le panorama comprenant la tanière du tigre à l'aquarelle plutôt que de grimper encore et parcourir les 1000 dernières marches jusqu'au monastère, où les bonzes ont ce vendredi réservé un accueil liturgique à William et Kate. Au cas où, le roi Jigme Khesar avait dépêché certains de ses chevaux pour l'expédition du duc et de la duchesse de Cambridge, pour le cas où ils n'auraient pas été en mesure d'atteindre leur but sans assistance.
"C'est très bien que Kate et William soient venus ici, a souligné un représentant du royaume du Bhoutan. Le Royaume-Uni et le Bhoutan avaient déjà une relation forte avant la venue du prince Charles en 1998, mais il n'était allé que jusqu'à la cafeteria, à mi-chemin. Alors il avait pris de belles photos, mais n'avait pas pu venir jusqu'ici. Je crois que son fils et sa belle-fille voulaient le battre ! (...) Et peut-être plus tard George et Charlotte suivront leurs traces." "Ils sont un petit peu plus mobiles", a indiqué à leur sujet leur maman, qui s'est déjà plainte à plusieurs reprises de leur absence. "Ils nous manquent énormément, bien sûr", a à son tour avoué le prince William, impatient de les retrouver et confiant au magazine People les avoir eus plusieurs fois au téléphone durant la tournée royale.
Pour ces deux sportifs, le trek ne posait aucun problème, d'autant qu'ils avaient un objectif en point de mire, désireux de découvrir le fameux site associé à la naissance du bouddhisme au Bhoutan : c'est dans une grotte près de laquelle est établi le monastère que Guru Padmasambhava aurait terrassé un démon puis médité durant trois années, trois mois, trois semaines et trois jours...
De retour de leur expédition de près de six heures, le duc et la duchesse de Cambridge prenaient part dans la soirée à une réception rassemblant des expatriés britanniques au Bhoutan et des personnalités locales, avant l'heure des au revoir samedi matin. Ils décolleront de Paro à destination d'Agra, ultime étape en Inde, avec la découverte du Taj Mahal en point d'orgue.