Ils étaient 20 millions devant leur téléviseur et quelques milliers - dont des VIP très en vue - dans les travées du court central du All England Lawn Tennis Club à vouloir croire au premier sacre d'un Britannique à Wimbledon depuis Fred Perry, 76 ans après. Tous, les soeurs Kate et Pippa Middleton en tête, avaient les yeux, le coeur et la voix rivés sur Andy Murray : après trois cruels échecs successifs en demi-finale, l'Ecossais était enfin parvenu en 2012 à se hisser en finale pour, peut-être, devenir le premier Britannique de l'ère Open à soulever la coupe des Gentlemen. Un fol espoir, présomptueux, qui aura tenu deux sets et une averse avant que le véritable roi du gazon londonien reprenne dimanche 8 juillet 2012 possession de son domaine (4-6, 7-5, 6-3, 6-4), remportant en passage son 17e tournoi du Grand Chelem (record absolu).
Irrésistible, Roger Federer, déjà corecordman avec Björn Borg du nombre de triomphes consécutifs à Wimbledon (5, 2003-2007), sous les yeux de son épouse Mirka et de ses adorables jumelles Myla et Charlene, a fait pleuvoir le déluge - de coups imparables - sur son challenger du jour pour reconquérir son trône squatté depuis 2009, rejoindre Pete Sampras au rang de codétenteur du record de victoires à Wimbledon (7), et retrouver également dès lundi la place de numéro un mondial. Le ciel est tombé sur la tête d'Andy Murray, 25 ans, submergé par la déception lors de son discours, éclairé de quelques jolis coups d'humour ("On m'avait dit que c'était ma meilleure occasion parce que Roger était sur le déclin, en fait il n'est pas trop mal pour un joueur de 30 ans [32 cette semaine, NDLR]") et ses remerciements au public à l'issue du match, devant sa mère Judy et sa petite amie Kim Sears en larmes. Vers qui il évite de se retourner, sous peine de craquer complètement.
Les larmes aux yeux, Andy et son clan n'étaient pas les seuls à les avoir. Parmi ses supporters du jour, on a même cru voir le regard de Kate Middleton luire un peu trop. Fan de tennis et déjà habituée de la loge royale de Wimbledon un an après son entrée dans la famille royale, la duchesse de Cambridge n'avait pas semblé aussi émotionnellement engagée lors de sa précédente visite, mercredi 4 juillet, pour voir avec William le quart-de-finale expéditif de Roger Federer. Car malgré son soutien d'alors au Suisse, cette fois, en bonne représentante de la couronne britannique et comtesse de Strathearn (titre sous lequel elle est connue en Ecosse), la future reine d'Angleterre ne pouvait être que pour le numéro quatre mondial, sujet de Sa Majesté. Echo people à cette apothéose de Wimbledon, Kate, 30 ans, vêtue d'une robe Joseph portée lors de sa tournée royale au Canada en 2011 et d'une veste en tweed de la même marque, était réunie avec sa soeur Pippa, 28 ans, en Project D (une robe portée par la princesse Mary de Danemark au baptême de sa nièce Athena), également tenniswoman à ses heures et licenciée au Queen's, qui était elle-même déjà venue plus tôt lors du tournoi, en compagnie de leur frère James. Rarement ensemble en public, les soeurs Middleton, très excitées et complices, formaient la plus glamour des équipes de double dans les gradins du court.
Dans une ambiance électrique, que les princes William et Harry ont boudée pour aller faire du body board sur les côtes de la Cornouailles, les stars nationales, dans le délire des "Andy" et des cris d'encouragement qui résonnaient entre chaque point, ont assisté dépitées à la défaite de leur chouchou, à l'image de David et Victoria Beckham, qui a pu saluer Anna Wintour, du maire de Londres Boris Johnson, du Premier ministre David Cameron, venu avec sa mère Mary, du Premier ministre écossais Alex Salmond, de Goran Ivanisevic, de Sir David Frost... Parmi les royaux, outre le duc de Kent, président du All England Lawn Tennis Club et remettant du trophée, on pouvait encore noter la présence de sa fille Lady Helen Taylor avec son époux Timothy, du prince et de la princesse Michael de Kent, de Lord et Lady Frederick Windsor, d'Alexandra de Kent...
La Andymania a succombé à la Rogermaestria, mais quelle fierté tout de même pour les Britanniques, qui ne s'étaient plus ainsi enflammés pour leur Grand Chelem depuis des lustres !