Samedi 14 juillet 2018, France 2 diffusera le concert du 14 juillet qui se déroulera au pied de la tour Eiffel. Un show placé sous le signe de l'amour et la paix. De nombreux artistes ont répondu présent, parmi lesquels la pianiste géorgienne de 31 ans Khatia Buniatishvili. Elle a été invitée à interpréter au piano la Marseillaise, "une fierté et un honneur" pour elle comme elle l'a confié à nos confrères de Paris Match.
C'est à l'âge de 4 ans qu'elle a débuté le piano grâce à sa maman : "Elle-même était pianiste amateur et elle souhaitait que ma soeur Gvantsa et moi connaissions la musique." Un excellent choix puisque Kathia s'est très vite passionnée pour cet instrument de musique : "Il paraît que chaque matin, je réclamais une nouvelle partition et me hissais sur la chaise pour jouer !"
Si elle était "timide", "très sage" et "introvertie" en règle générale, Kathia Buniatishvili devenait "un animal sauvage" sur scène. Jusqu'à ses 19 ans, elle a vécu en Géorgie, un pays qui connaissait des difficultés économiques et de nombreuses guerres de sécession. C'est donc dans sa musique qu'elle trouvait refuge. Ses parents l'ont également beaucoup aidée à surmonter ces difficultés : "Grâce à eux, nous n'avons jamais vécu dans la peur. Ils ne voulaient pas qu'on voit ce qu'il se passait dehors. (...) Après la guerre civile, le pays a connu une criminalité terrible. N'importe qui pouvait se faire tuer dans la rue."
On entendait crier dans les maisons voisines...
La belle brune a ensuite expliqué que jusqu'à la Révolution des roses en 2003, l'Etat n'existait pas. "Il n'y avait pas d'eau, pas d'électricité : il arrivait qu'ils la rétablissent brièvement à 5 heures du matin, quand tout le monde dormait. On entendait crier dans les maisons voisines : 'La lumière, la lumière, ils ont mis la lumière.' Alors on se levait à toute vitesse pour se laver. C'était une véritable torture mentale. Je suis devenue myope à force d'étudier à la bougie", explique-t-elle.
C'est grâce à une bourse qu'elle a pu quitter son pays natal pour étudier au Conservatoire de Vienne. Elle est ensuite invitée à se produire dans différents festivals et a réussi à se faire un nom. Ce succès, Khatia Buniatishvili en a fait profiter ses proches puisque sa maman est devenue sa styliste et sa soeur sa manager.
Très discrète sur sa vie privée, elle n'a pas souhaité parler de la personne qui partage sa vie. En revanche, elle a crié son amour pour la France, un pays dans lequel elle est arrivée il y a sept ans : "J'ai commencé à apprendre le français à 13 ans ! J'ai toujours été charmée par la culture et le cinéma de votre pays. (...) J'ai aujourd'hui la double nationalité, géorgienne et française, et j'en suis très fière."
Quand on lui a demandé si elle pourrait jouer en Russie en revanche, ses paroles étaient plus dures : "Je refuse d'y retourner car il n'a pas changé sa politique agressive, totalement inacceptable pour moi, où les droits des hommes et des femmes ne sont pas respectés."
L'intégralité de l'interview de Khatia Buniatishvili est à retrouver en intégralité dans le Paris Match du 12 juillet 2018.