Jusqu'à l'an dernier, le chanteur Canadien Kris Wu, adulé en Chine, était l'ambassadeur de multiples marques du luxe comme l'Oréal ou Louis Vuitton. Mais ça, c'était avant qu'une étudiante ne l'accuse de l'avoir violée pendant un rendez-vous amoureux lorsqu'elle avait 17 ans. D'autres victimes avaient témoigné pour accuser l'équipe de la pop star de comportements prédateurs, notamment des invitations à des soirées karaoké volontairement arrosées.
Ces accusations avaient renforcé un embryon de mouvement #Metoo en Chine, débuté en 2018 lorsque plusieurs femmes avaient pris la parole pour dénoncer le harcèlement sexuel. Le présentateur vedette de la télévision publique chinoise CCTV, Zhu Jun, étant notamment en ligne de mire. Une jeune femme, Zhou Xiaoxuan, l'avait accusée de l'avoir embrassée et caressée de force alors qu'elle était stagiaire. L'affaire était alors considérée comme le premier vrai dossier #MeToo du pays, avant donc que celle de Kris Wu ne relance la machine trois ans plus tard.
Et ce vendredi 25 novembre, l'affaire a pris une nouvelle tournure puisque l'artiste de 32 ans a été condamné à 13 ans d'emprisonnement et à l'expulsion du territoire pour viol et débauche. "De novembre à décembre 2020, l'accusé Wu Yifan, à son domicile, a forcé trois femmes à avoir des relations sexuelles avec lui, profitant du fait qu'elles étaient ivres et ne savaient pas comment s'y opposer ou n'étaient pas en mesure de s'y opposer", a indiqué un tribunal de Pékin.
Par ailleurs, Kris Wu a reçu une peine complémentaire d'emprisonnement "d'un an et dix mois pour débauche sexuelle collective", a précisé le tribunal. Les deux peines cumulées ont donc été arrondies à 13 ans de prison au total. Pour rappel, il s'était d'abord fait connaître en Chine comme membre du groupe sino-sud-coréen EXO. Il avait ensuite quitté le collectif en 2014 pour se lancer dans une carrière en solo en tant qu'acteur, chanteur et mannequin.