Le choc, mardi 9 février 2021, sur le campus de l'université Paris-Nanterre : Guillaume T., un étudiant âgé de 20 ans inscrit en première année de licence d'administration économique et sociale (AES), a été retrouvé mort. Il s'est pendu dans sa chambre et, selon Le Parisien, il s'agirait d'un suicide. Il avait récemment pris la parole sur Twitter, sous le pseudo Prunille, pour accuser de viol l'élu parisien Maxime Cochard et son compagnon Victor Laby.
Le parquet de Nanterre a confirmé à l'AFP la macabre découverte sur le campus universitaire et, malgré ce qui semble une évidence, la justice a bien évidemment ouvert une enquête pour recherche des causes de la mort. Si un acte criminel n'est pas écarté à date, il semble peu probable. Pour l'heure, rien n'indique que Guillaume T. aurait laissé une lettre ou un mot pour expliquer son geste. "L'étudiant (...) n'avait, selon nos informations, pas manifesté de mal-être auprès des psychologues mis à disposition par l'administration de l'université. Il apparaissait toutefois isolé, sa famille ne résidant pas en région parisienne", précise Le Parisien. On apprend aussi qu'il avait une relation "conflictuelle" avec sa soeur, avec qui il vivait auparavant à Metz.
Dans l'entourage du président de l'université, c'est le choc le plus total. "Mais on ignore encore ce qui a poussé cet étudiant à mettre fin à ses jours", a fait savoir une source anonyme au journal. En janvier, Guillaume T. avait publiquement porté de graves accusations sur Twitter en s'en prenant à Maxime Cochard (PCF) - élu du 14e arrondissement et conseiller de Paris - et son compagnon. "Après plus de deux ans, sans savoir mettre les mots sur ce qui m'est arrivé, je me rends compte que j'ai été violé par Maxime Cochard, conseiller de Paris et son compagnon (...) en octobre 2018 alors que je n'avais que 18 ans et étais particulièrement vulnérable. Je considère qu'ils ont profité de ma jeunesse, de ma naïveté, du fait qu'en raison de problèmes familiaux je n'avais pas vraiment d'endroit où dormir, de leurs responsabilités au sein du PCF pour avoir des relations sexuelles non consenties avec moi", avait-il alors écrit sur son compte.
Maxime Cochard, contraint de se mettre en retrait de ses fonctions, avait admis des relations sexuelles mais pleinement consenties et sans menaces selon lui. Il avait d'ailleurs très vite choisi la voie de la justice en affirmant avoir demandé à son avocate "d'engager immédiatement une action judiciaire en diffamation." Une réaction qui lui avait valu les foudres de milliers de twittos choqués par un manque de sensibilité. Sur le réseau social, le hashtag #MeTooGay avait d'ailleurs ensuite alimenté les révélations de centaines d'agressions sexuelles de la part de membres de la communauté LGBT. Pour l'heure, l'élu - qui n'était pas officiellement visé par une plainte - n'a pas réagi à la mort de sa victime présumée.