Invité du Divan dans le cadre d'un numéro passionnant diffusé ce mardi 12 avril (et qui a réuni 330 000 spectateurs malgré la grosse concurrence de Retour en terre inconnue), Lambert Wilson a fait de nombreuses confessions dont une jusqu'ici peu connue du public : il a chanté pour Marie Trintignant alors qu'elle se trouvait à l'article de la mort. C'était il y a 13 ans...
C'est Marie Vieillecroze-Devort, scénariste d'Hiver 54 (un film phare dans la filmographie de Lambert) qui raconte cet épisode "dramatique" et bouleversant. "Son moyen de secourir tout le monde à cet instant, c'était de s'asseoir dans la chambre à côté de Marie et de chanter", raconte-t-elle devant Marc-Olivier Fogiel, avant que Lambert Wilson, la voix tremblotante, évoque à son tour, avec pudeur, ces instants. "J'ai chanté deux fois pour Marie. J'ai passé une nuit à chanter à l'hôpital de Vilnius, elle était dans le coma, j'ai dû chanter plusieurs heures", avoue-t-il. Nadine Trintignant, la mère de Marie, a alors rappelé Lambert Wilson lorsque le corps de sa fille a été rapatrié à Paris. "Quand les dernières heures s'annonçaient, Nadine m'a fait revenir à la clinique où elle était à Paris, et elle m'a dit 'tu vois, elle aimait tellement quand tu chantais, et ça a été tellement important que tu le fasses à ce moment-là à Vilnius, alors viens et chante'. Et j'ai chanté sept heures d'affilée, dans les dernières heures de Marie."
Il poursuit avec un étrange détail : "Curieusement, alors qu'elle partait, l'oxygénation remontait et les chirurgiens disaient, 'bah oui, on sait qu'on ne sait rien'." Mais cela ne suffira pas, Marie était condamnée après une ultime opération menée par Stéphane Delajoux. Ému, il révèle alors avoir "compris ce que c'était d'accompagner les gens dans ce passage", de la vie vers une mort qui ne lui fait "pas peur du tout". "J'ai accompagné Marie, je l'ai vraiment, vraiment accompagnée. On peut dire que j'ai vraiment été là", avoue-t-il avec une émotion évidente.
Le 6 août 2003, cinq jours après le décès, Lambert Wilson était également présent au Père-Lachaise pour les obsèques de l'actrice avec qui il tournait à Vilnius le téléfilm Colette, avant que les coups de Bertrand Cantat n'arrachent l'actrice et jeune maman à la vie.