Dans son entretien pour Télé 2 Semaines, Lambert Wilson, actuellement à l'affiche de la série La Maison sur Apple TV+, dévoile une partie intime de sa personnalité. Interprétant un couturier complexe et tourmenté, l'acteur évoque ses inspirations pour le rôle, en puisant dans des figures iconiques comme Karl Lagerfeld et Hubert de Givenchy. Cette production explore des thématiques fortes comme la transmission et la filiation, des concepts qui résonnent particulièrement chez l'acteur, dont la carrière a été influencée par l'ombre de son père, le grand comédien Georges Wilson. Pour autant, l'homme de 66 ans confie ressentir une forme de décalage face à l'idée de transmettre, une situation qu'il attribue à son absence d'enfant.
Lorsqu'on l'interroge sur ce qu'il pourrait léguer à une future génération, le comédien répond avec une sincérité désarmante : "Pour transmettre, il faut être sûr de soi. Et pour moi, c'est très difficile, car j'ai du mal à affirmer des choses à de jeunes acteurs. J'ai l'impression de ne rien savoir. Sans doute parce que je n'ai pas d'enfant, j'ai une vision très pessimiste du monde", a-t-il confié dans les colonnes de Télé 2 semaines.
"Malgré ce qu'on peut transmettre de positif, je trouve que le mouvement général dans lequel s'est engagée l'humanité l'amène vers une sorte d'autodestruction", a-t-il conclu. À 66 ans, Lambert Wilson semble ainsi avoir pris un chemin de vie différent, un choix qu'il n'hésite pas à assumer avec lucidité, malgré les interrogations que cela soulève.
Dans une autre interview accordée récemment à TV Mag, l'acteur se montre encore plus direct. "Mon Dieu, quelle horreur !", s'exclame-t-il en évoquant l'idée de devenir parent. "Quand je vois comment le monde est devenu, je réalise à quoi j'ai échappé.", a-t-il déclaré. Pour l'originaire de Neuilly-sur-Seine, le choix de ne pas avoir d'enfant n'est donc pas uniquement personnel, mais aussi sociétal. "Quel courage ont les jeunes parents d'affronter tous ces dangers en permanence. Je ne sais pas comment ils font. Et puis, on est trop nombreux !", ajoute-t-il.
L'ombre de Georges Wilson, père emblématique et exigeant, semble encore peser sur le parcours de Lambert. Si le célèbre acteur l'a initié au monde de la scène dès son jeune âge, cela ne s'est pas fait sans une certaine dureté. L'acteur avoue d'ailleurs que son père est resté "le plus assassin de [ses] critiques" jusqu'à la fin. Ce lien complexe entre admiration et conflit a certainement façonné sa vision de la filiation et son rapport à l'héritage, au sens large.
La trajectoire de Lambert Wilson révèle un homme en quête de sens, partagé entre la renommée et une certaine austérité qui le rapproche de la vie monastique, comme il le confiait lui-même en 2010 à Télérama. "Quand ils veulent se moquer de moi, mes amis m'appellent 'frère Lambert'", disait-il, faisant référence à son attirance pour la vie sobre et détachée de tout engagement amoureux ou parental.