Les informations publiées se voulaient alarmantes et ne pouvaient pas être l'oeuvre de Laura Smet, même si certains l'ont craint en raison de son passif dépressif. Le 6 mars dernier, le message suivant a été posté sur le compte Facebook de la célèbre fille de Johnny Hallyday et Nathalie Baye : "Bonjour à toutes et à tous. Comme vous le savez sûrement, je viens de passer une semaine à Los Angeles auprès de mon père. Hélas, les nouvelles ne sont pas bonnes. Il y a quatre mois, mon père a appris qu'on lui avait diagnostiqué un cancer des poumons." Ce n'est pourtant que deux jours plus que tard que Johnny Hallyday a confirmé, en personne, être soigné pour un cancer... Mais si le rockeur préféré des Français ne cesse de clamer qu'il est hors de danger et que toutes les photos prises et publiées par la suite le montrent en très grande forme, il était décrit comme "condamné" sur le compte Facebook de Laura Smet.
Un mois et demi après l'arrestation de son pirate, qui l'a soulagée - elle avait tenu à remercier les enquêteurs pour leur efficacité sur Instagram -, Le Parisien dresse le portrait de cet usurpateur de 35 ans qui n'a rien d'un professionnel, et au contraire tout d'un amateur, que le quotidien appelle simplement O. Dans son édition du 23 avril, le journal révèle ainsi que Laura Smet était épiée depuis deux ans par le jeune homme vivant toujours chez ses parents, au nord de Paris. Lorsqu'elle apprend à l'automne dernier la maladie de son père, découverte lors d'une visite médicale à Los Angeles, la comédienne de 33 ans échange avec lui via Facebook. Des messages que le pirate intercepte et dont il tente de vendre le contenu à la presse. En vain. C'est au retour de son voyage à Los Angeles, accompagnée de sa maman, que Laura Smet découvre le message posté sur sa page Facebook. L'actrice se tourne alors vers son avocat, Me Hervé Temime, qui lui conseille de porter plainte, ce qu'elle fait. "Les soupçons dont elle était l'objet étaient ravageurs. Laura était paniquée, même s'il était évident qu'elle n'était pas à l'origine du message", témoigne le magistrat.
Sentant l'étau se resserrer autour de lui, son hackeur décide alors de la contacter par mail. Laura Smet reçoit le message d'un certain "Jean Caulmavie" (sic). Il lui demande avec fermeté de ne pas porter plainte contre lui, la menaçant de révéler d'autres informations à son sujet, des intimidations auxquelles la fille de Johnny ne cède pas. L'usurpateur est finalement arrêté le 10 mars et mis en examen pour "accès frauduleux" dans un système informatique et "divulgation de correspondances" notamment.
Au cours de leur enquête, les agents de la brigade de répression de la délinquance contre la personne se remémorent un piratage du même acabit dont a été victime l'animatrice Cécile de Ménibus en 2015. Ils font alors le rapprochement avec O., condamné à six mois de prison avec mise à l'épreuve dans cette affaire, et qui ne s'est pas soumis à son contrôle judiciaire.
Incarcéré après son arrestation pour cause de récidive, le pirate logeait dans une chambre chez ses parents, espace sans âme dans lequel il vivait reclus. Le père d'O. raconte au Parisien comment le jeune homme, timide maladif, ne supportait pas la vie extérieure et restait enfermé : "Dix-sept ans qu'il n'avait pas mis les pieds dehors. Il se réfugiait dans sa chambre au moindre coup de sonnette." C'est sans ordinateur, simplement muni d'un smartphone offert par sa mère, que le jeune homme épiait ses proies, Laura Smet et de nombreuses autres personnalités issues du monde de la télé mais aussi du sport.
Olivia Maunoury