La semaine dernière, et sans surprise, ce sont Tom Cruise et Cameron Diaz avec la comédie policière Night and Day, de James Mangold, qui sont arrivés en tête du box-office hebdomadaire. Que nous réserveront les nouvelles sorties cette semaine ? C'est ce que nous saurons très prochainement, mais en attendant, nous avons choisi de mettre en lumière trois films sur la dizaine à sortir le mercredi 4 août 2010 : un mariage bien trop parfait, des immigrés triés sur le volet, et une jeune catholique amoureuse.
"Insoupçonnable" - de Gabriel Le Bomin - avec Laura Smet, Charles Berling et Marc-André Grondin.
Henri est convaincu que Lise, sa nouvelle et jeune femme, l'aime sincèrement.
Henri est aussi convaincu que Sam, le témoin de leur mariage, est le frère de Lise.
La machination est parfaite. Enfin presque...
Thriller à la française relativement bancal, cet Insoupçonnable vaut surtout pour le charme de son trio d'acteurs. C'est effectivement un plaisir de retrouver la charmante Laura Smet devant une caméra, et la nouvelle coqueluche du cinéma français : l'acteur québécois Marc-André Grondin. Sorti de ce petit plaisir coupable, le scénario est prévisible même pour un sourd, muet et aveugle, alors que la mise en scène utilise de grosses ficelles efficaces mais sans surprise.
Note : **
"Droit de passage" - de Wayne Kramer - avec Harrison Ford, Ray Liotta et Ashley Judd.
Les États-Unis sont une terre d'espoir pour des milliers d'émigrés de toutes origines. Mais l'espoir a un prix. Certains obtiendront un droit de séjour et se feront naturaliser au terme d'un long processus bureaucratique ; d'autres attendront vainement d'être régularisés dans ce pays où tout est à vendre. La prostitution, la violence et la trahison deviendront leur monnaie d'échange, leur ultime recours. Max Brogan est un agent des Services d'Immigration de Los Angeles. Sa mission : appliquer les lois américaines. Brogan a entre ses mains le sort de milliers d'hommes et de femmes en quête d'une vie meilleure. Lui et son collègue Hamid, comme l'avocate Denise Frankel et son mari Cole sont quotidiennement exposés aux problèmes de l'immigration, et s'en ressentent jusque dans leur vie privée. C'est ainsi qu'ils croiseront les destins de l'ouvrière mexicaine Mireya Sanchez, menacée d'expulsion ; de la soeur d'Hamid, Zahra, en conflit avec une famille traditionaliste ; de la jeune Bangladeshi Taslima Jahangir, soupçonnée de sympathies terroristes pour s'être référée au Coran ; du musicien anglais Gavin Kossef ; de l'actrice australienne Claire Shepard, prête à tous les compromis pour obtenir la précieuse "carte verte" ; de l'adolescent coréen Yong Kim, écartelé entre deux mondes et deux cultures. Autant de cas difficiles, de combats incertains, qui reflètent les challenges de l'Amérique. Autant de conflits, mais aussi autant d'espoirs et de rêves différents à réaliser et à partager...
On avait adoré Lady Chance, précédent film de Wayne Kramer trouvant sa place à Las Vegas avec les trop rares William H. Macy et Maria Bello. On retrouve ici son sens aigu de la narration avec ce film choral, dont la construction exigeante est un bijou d'écriture. Même si le manque d'intérêt pour l'histoire est évident, on ne boude pas son plaisir devant une telle débauche de talents devant et derrière la caméra.
Note : ***
"Un poison violent" - de Katell Quillévéré - avec Clara Augarde, Lio et Michel Galabru.
Cet été-là, tout change pour Anna. A son retour de l'internat, elle découvre que son père a quitté la maison.
Sa mère, effondrée par cet abandon, trouve refuge auprès du jeune prêtre du village.
Anna se raccroche à son grand-père, tendre et fantaisiste. Elle prépare aussi sa confirmation, dernière étape dans sa vie de croyante. Mais la naissance de son désir pour Pierre, un garçon libre et solaire, la fait vaciller.
Une part secrète d'elle même cherche à se donner corps et âme, à Dieu ou à quelque chose d'autre...
Les premiers films nous réservent parfois de bonnes surprises. C'est le cas de ce Poison violent, première oeuvre d'une jeune réalisatrice française de 30 ans, qui nous plonge dans le quotidien d'une jeune catholique vivant ses premiers émois et voulant vivre ses passions au maximum. Filmée avec beaucoup de sensibilité et un savoir-faire qui ferait pâlir certains cinéastes confirmés, cette histoire nous touche et le film est une réussite indéniable.
Note : ***
Et n'oubliez pas : Viva el Cinema !
Mathieu Lecerf (aka Adam Ikx)