Le CSA a décidé de faire le grand saut : près de dix ans après l'ancêtre et pionnier Loft Story, alors que Secret Story a déjà connu trois saisons de dérapages en tout genre et qu'un certain Dilemme s'est risqué au télé-guidage jusqu'au-boutiste des candidats, le conseil des sages veut faire un audit de la télé réalité.
Du côté de Libération, qui rapporte notamment l'heureuse nouvelle, on se gausse de ce voeu pieux de "protéger le jeune public" un peu tardif, qui fait suite selon les censeurs à un certain nombre de plaintes et consiste ni plus ni moins à "différencier le bien du mal" en matière de télé réalité.
Pour Françoise Laborde, éminente conseillère du CSA, il s'agit de "dresser une liste de ce qui relève de la télé réalité, et de distinguer la télé réalité qui véhicule des valeurs positives, de découverte et de solidarité, de la télé réalité qui met en avant la jalousie et la vulgarité". Avec une mention particulière à produire pour les programmes les plus "scénarisés", afin que le public en soit conscient - sinon, "c'est de la télé fausseté", assène-t-elle.
Une des craintes du CSA repose notamment sur l'engouement des plus jeunes, qui délaissent les programmes conçus pour eux et tendent à leur préférer ce type d'émissions. "C'est sûr que regarder les fesses du petit-fils de Peyo dans Secret Story 3, c'est beaucoup plus rigolo que les Schtroumpfs", jubile Libé.
On attend impatiemment les conclusions des sages à ce sujet. S'ils doivent se repasser toutes les cassettes de la centaine de programmes qu'ils ont recensés, ça va être folklo : il y a de quoi faire pour tout un mandat de six ans !