Malgré ses murs d'enceinte qui culminent à 20 mètres de haut, le Fort Boyard est une construction fragile. Vieux de plus de 200 ans, il nécessite des travaux de rénovation réguliers afin de ne pas s'écrouler sur lui-même. Aussi, dans la nuit du dimanche 15 au lundi 16 janvier 2023, lorsque la tempête Gérard a balayé le Fort, l'inquiétude a gagné les locaux. Bien décidé à immortaliser cette scène, le reporter et photographe Xavier Léoty s'est déplacé pour le compte du journal Sud-Ouest.
Avec des rafales de vent allant jusqu'à 163km/h et des vagues de plusieurs dizaines de mètre de haut, le célèbre Fort, qui accueille le jeu télévisé du même nom présenté par Olivier Minne, a vécu des heures très compliquées. Sur une vidéo capturée par le photographe et publiée sur YouTube, on peut apercevoir le monument en pleine lutte avec une immense vague. Des images rares et spectaculaires qui ont aussi un peu inquiété le professionnel. "Ça faisait un moment que je voulais faire une photo du fort sous une grosse vague. Il me fallait juste une tempête ! Mais je ne pensais pas que ça monterait aussi haut...", a-t-il confié dans les colonnes du journal pour lequel il travaille.
Il faut dire que ces tempêtes sont risquées pour le célèbre monument, qui n'est d'ailleurs pas si solide que ça. "La houle et les courants rongent les pierres du fort à sa base, fragilisant ainsi l'édifice", assurent nos confrères de Sud-Ouest. Un immense chantier de renforcement est d'ailleurs prévu d'ici peu pour un coût de 30 millions d'euros et sur une durée de "deux à trois ans".
Pour l'heure, le Fort est soumis à des contrôles réguliers et peut encore accueillir des équipes de tournage lorsque les conditions météorologiques le permettent. Xavier Léoty de son côté, se souviendra longtemps de cette fameuse tempête qui lui a permis de capturer des clichés remarquables. "J'ai fait une série de trois vagues. Bien sûr, les embruns donnent cette impression de hauteur, par rapport à la vigie, mais les vagues sont assez grosses et recouvrent le mur. On voit d'ailleurs l'eau qui coule aussitôt après le long du parapet. (...) Le soleil perçait par moments, d'où cette lumière particulière. J'ai quand même pris des averses ! J'ai même failli avoir un arc-en-ciel, mais il n'était pas dans l'axe de l'image...", a-t-il précisé avec passion.