La reine Elizabeth II se serait bien passée de cet énième rebondissement concernant son fils le prince Andrew, mais ce qu'il se passe est bien trop grave pour ménager la souveraine, atteinte de la Covid-19. Après l'affaire Jeffrey Epstein et l'arrangement financier trouvé entre le duc d'York et Virginia Giuffre, qui l'accuse d'agressions sexuelles lorsqu'elle était mineure, le Britannique de 62 ans est désormais visé par le témoignage d'un ancien garde du corps.
Paul Page a assuré la sécurité du prince entre 1998 et 2004 : six années à subir les comportements déplacés du fils de la reine selon lui. Récemment interviewé dans 60 minutes, une émission australienne, l'agent de sécurité a dressé un portrait - très loin de mériter une couronne - du prince Andrew : "Je ne cherche pas à me venger, mais dans mon esprit, Andrew doit répondre de plusieurs actes, y compris de l'intimidation qu'il a exercée sur nous. [...] Il faut que les gens comprennent que ce n'est pas parce que vous avez un titre que vous êtes une bonne personne", a-t-il déclaré au nom de plusieurs membres de son personnel de l'époque.
Paul Page va plus loin dans ses propos, révélant les mauvais traitements qu'il aurait subis pendant ses années de service : "J'ai souffert à cause d'Andrew, des jeunes filles ont souffert à cause d'Andrew et d'autres membres du personnel ont souffert à cause du Prince Andrew. Mais rien n'a jamais été fait, car les gens avaient trop peur". Le garde du corps va même jusqu'à affirmer que son ancien patron est protégé par le clan Windsor : "Ayant travaillé pour lui pendant six ans, je peux honnêtement dire qu'Andrew est totalement protégé par la monarchie. On ne lui a jamais demandé de rendre des comptes, on ne lui a jamais dit qu'il avait fait quelque chose de mal et on ne l'a jamais rappelé à l'ordre".
Savoir qu'au final, le prince Andrew s'en tire avec un gros chèque, en partie signé par sa mère, rend Paul Page plutôt amer. C'est pourquoi il a décidé de prendre la parole : "Le vrai prince Andrew et son vrai caractère doivent être dévoilés au grand jour, afin que les gens puissent juger par eux-mêmes du genre de personne qu'il est et regarder les preuves par eux-mêmes". Son témoignage vient ainsi corroborer celui de Christine Briggs, ancienne bonne du prince Andrew, qui évoquait un "homme horrible et méchant" : "Personne ne voulait le poste à cause de sa réputation avec ses crises de colère et ses jurons. Cela ne m'a pas rebutée (...), je voulais relever le défi de m'occuper de la famille royale".