Essentiellement connu de ce côté-ci de l'hémisphère pour sa valeureuse équipe de rugby, la dernière monarchie polynésienne, le royaume du Tonga, est depuis hier plongée dans un deuil national.
En effet, son roi, George Tupou V, est décédé ce dimanche dans un hôpital de Hong Kong, à l'âge de 63 ans.
Les causes de sa mort n'ont, à l'heure actuelle, pas été révélées, mais la nouvelle de sa disparition s'est répandue dans tout cet Etat insulaire de 106 000 habitants, provoquant un véritable choc. Télévisions et radios ne diffusent plus que des hymnes funèbres et de la musique religieuse.
George Tupou V avait été couronné en en 2008, succédant à son père, Taufa'ahau Tupou IV, décédé en 2006. Cette succession avait entraîné des violences dans la capitale Nuku'lofa. Grand défenseur des réformes démocratiques, le nouveau roi a su, durant son court règne, amorcer des réformes politiques importantes, donnant plus de pouvoir au parlement. En novembre 2010, deux ans après son intronisation, il avait en effet organisé les premières élections démocratiques de l'archipel, qui avaient mobilisé un nombre extraordinaire d'électeurs, mettant ainsi un terme à 165 années de pouvoir quasi absolu du monarque.
Sa mémoire a notamment été saluée par John Key, le Premier ministre de Nouvelle-Zélande : "Il pensait que la monarchie est un instrument du changement et il peut vraiment être considéré comme l'architecte de la démocratie au Tonga. Ce sera un héritage au long cours."
Célibataire et considéré comme un personnage excentrique (il portait un monocle et un casque colonial et jouait avec des soldats de plomb et de petits bateaux télécommandés), le roi du Tonga avait subi une greffe du foie l'an dernier. Aucune date sur ses obsèques n'a encore été définie.
C'est son frère, Tupouto'a Lavaka, qui devrait lui succéder.