L'unique face-à-face entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen prévu le 20 avril prochain, quatre jours avant le second tour de l'élection présidentielle, est un évènement majeur de la campagne des deux derniers candidats en lice. Ils se souviennent encore de leur face-à-face délicat de 2017, que certains avaient même été jusqu'à qualifier de violent.
Le 14 avril dernier, il a été annoncé que la lourde mission d'animer ce débat d'entre-deux-tours en direct serait confiée à Léa Salamé (France 2) et à Gilles Bouleau (TF1). Gilles Bouleau est le présentateur du JT de 20 Heures de TF1 depuis 2012. Léa Salamé, elle, est la coprésentatrice d'Elysée 2022, l'émission de première partie de soirée qu'a consacrée France 2 à la présidentielle ces derniers mois, mais aussi la coanimatrice d'On est en direct (avec Laurent Ruquier) et officie dans la matinale de France Inter.
Léa Salamé a été préférée à Anne-Sophie Lapix, décriée par le clan de Marine Le Pen. Jordan Bardella a fait savoir le week-end dernier qu'il refusait que ce soit la présentatrice du JT de 20 Heures de France 2 qui coanime le débat d'entre-deux-tours. "Anne-Sophie Lapix, que je respecte en tant que journaliste, n'arrive pas à dissimuler son hostilité vis-à-vis de Marine Le Pen à chaque fois qu'elle la reçoit", avait déclaré Jordan Bardella le 11 avril dernier dans l'émission L'Heures des pros sur CNews. Le politique de 26 ans avait également ajouté qu'Emmanuel Macron n'était pas non plus en faveur d'Anne-Sophie Lapix.
Cela m'a gênée
Dans une interview croisée avec Gilles Bouleau réalisée par Le Parisien au siège de TF1 à Boulogne-Billancourt, Léa Salamé évoque le fait qu'elle a été préférée à Anne-Sophie Lapix et les propos de Jordan Bardella sur sa confrère. "Cela m'a également gênée. Ce n'est pas aux politiques de donner sur un plateau télé un bon ou un mauvais point aux journalistes, défend Léa Salamé. Quant à Anne-Sophie, j'ai eu un immense plaisir à travailler avec elle sur Élysée 2022. Elle s'est mise en danger en acceptant de participer à cette émission politique alors qu'elle n'y était pas obligée. En plus d'être une excellente journaliste, c'est une femme courageuse et droite. On s'est longuement parlé cette semaine."
Quant à savoir si elle perçoit l'animation de l'entre-deux-tours comme un graal ou une tâche ingrate, la compagne de Raphaël Glucksmann répond : "Ni l'un ni l'autre !" "Je n'avais pas ce rêve et n'étais pas candidate. Mais ça ne se refuse pas. C'est assez excitant. Même si, journalistiquement, ce n'est pas l'exercice le plus passionnant, avoue la journaliste en toute sincérité. C'est un job unique de modérateur, qui n'est pas le même que lors des autres débats ou d'une interview où on peut faire des relances. On va apprendre à ne pas couper la parole. On ne pourra pas dire : 'Ah non, Marine Le Pen ! Vous ne pouvez pas dire ça.' C'est un exercice de sobriété et d'humilité. Moi qui suis méditerranéenne et assez spontanée, je vais devoir me contraindre au maximum."
Outre France 2 et TF1, le débat sera diffusé par les quatre chaînes d'information en continu, BFMTV, CNews, LCI et franceinfo. Il sera réalisé par Didier Froehly, un des grands noms de la réalisation télé.