Le roi Juan Carlos Ier d'Espagne a achevé 2012 sur les rotules, s'appuyant contre son bureau pour son discours de Noël ; il attaque 2013 avec de l'énergie... et des béquilles.
Quelques heures après la diffusion par la chaîne TVE, en préambule à son 75e anniversaire célébré samedi, de son entretien avec le journaliste Jesus Hermida, le souverain ibérique présidait dimanche 6 janvier 2013 la traditionnelle Pâque militaire, en uniforme de chef des armées et entouré de la reine Sofia, du prince Felipe et de la princesse Letizia. Il s'agissait de la première cérémonie officielle dont s'acquittait le monarque hors du palais depuis sa dernière opération de la hanche en date, subie fin novembre pour la pose d'une prothèse.
S'il a assuré à la presse, au cours du protocole, se porter comme un charme, réaffirmant sa bonne forme comme lors de son interview pour la TVE, le roi laissait apparaître une réalité un peu plus nuancée, se déplaçant avec difficulté, aidé de béquilles, l'air fatigué. D'ailleurs, la cérémonie, qui commémore depuis 1782 en l'Épiphanie une grande victoire face à l'ennemi britannique (la récupération de la ville de Mahon, à Minorque), a apparemment été écourtée au regard de sa condition.
Toutefois, le monarque septuagénaire, qui a profité de son intervention télévisée pour continuer de préparer le terrain en faveur de son fils le prince Felipe, "personne adorable et d'une grande honnêteté intellectuelle" selon ses mots, a affiché une belle humeur, plaisantant volontiers avec les généraux, et s'est séparé d'une de ses béquilles lorsqu'il s'est agi de saluer les militaires. Sans trébucher, contrairement à sa visite catastrophe au ministère de la Défense en 2012.
A ses côtés, le prince Felipe a sobrement honoré tout le bien que son père a dit de lui, tandis que la belle Letizia jouait la carte de la sobriété, très élégante en gris.
Dans son discours de voeux aux militaires, à qui il a souhaité paix et bonheur en 2013, le roi Juan Carlos Ier a souligné que le contexte de crise impactait aussi la politique de défense nationale, imposant à chacun au sein de la nation un certain sens de la générosité et du sacrifice. "La société espagnole a pleinement confiance en vous", leur a assuré le souverain, devant un auditoire d'officiels composé notamment du Premier ministre Mariano Rajoy, du ministre de la Défense Pedro Morenes, du ministre de l'Intérieur Jorge Fernandez Diaz, du chef d'état major l'amiral général Fernando Garcia Sanchez, et du chef du personnel militaire de la Maison royale, le général Antonio de la Corte. Après le protocole, l'hymne national et les 21 coups de canon dans la cour de l'armurerie, le cortège royal s'est rendu salle Gasperini pour les saluts officiels, avant que le roi prononce en salle du Trône son discours.