Revenu à l'esprit des studios dans un concours de circonstances pour le moins curieux, Abraham Lincoln a été bien malmené par ses descendants dans le cinéma américain. Buffy Summers du pauvre dans la série B Abraham Lincoln : Chasseur de vampires produite par Tim Burton et prochainement materné par Diane Kruger dans The Green Blade Rises produit par Terrence Malick, le président des Etats-Unis est aspiré par la machine à écraser l'Histoire nommée Steven Spielberg dans le biopic Lincoln avec Daniel Day-Lewis. Ou une nouvelle preuve évidente que le cinéaste est le maître incontestable de la superproduction pompeuse.
Avec ses visions de la guerre de Sécession au ralenti, sa lumière ultraléchée baignée dans le clair-obscur, ses violons et cymbales made in John Williams, ses discours solennels prononcés par des Academy Awards Winners en costume et ses paroles humanistes pleines d'espoir, Lincoln envoie des signaux très clairs à l'Académie des Oscars, la sortie prévue en novembre coïncidant avec la saison des récompenses. Capable du pire comme du meilleur, Steven Spielberg continue ainsi d'explorer l'histoire des Etats-Unis après 1941 (1979), La Couleur pourpre (1985), L'Empire du soleil (1987), La Liste de Schindler (1993), Amistad (1997), Il faut sauver le soldat Ryan (1998), la série Band of Brothers (2011) ou encore le récent Cheval de guerre (2011).
Remplaçant d'un Liam Neeson autoproclamé trop vieux pour un rôle auquel il était attaché depuis des années, Daniel Day-Lewis pense certainement à son troisième Oscar avec ce rôle flamboyant. Sally Field, Tommy Lee Jones, Joseph Gordon-Levitt, Jackie Earle Haley, David Strathairn, David Oyelowo, Lee Pace, John Hawkes et Hal Holbrook ont tous été attirés par cette spectaculaire machine à Oscars qui ne fera que confirmer aux fans de Spielberg qu'il est un réalisateur indétrônable, tandis que ses détracteurs pensent à Jurassic Park (1993) avec un pincement au coeur.
Lincoln sortira la le 16 novembre aux Etats-Unis.