Attraction de la soirée des Révélations, la jeune Louane Emera a aimanté les regards. Sur les 31 jeunes comédiens et comédiennes convié(e)s à cette soirée, l'héroïne adolescente de la comédie dramatique populaire La Famille Bélier (4 millions de spectateurs en salles) était de loin la plus attendue. Arrivée aux côtés de sa marraine Marina Foïs et d'Eric Lartigau, le réalisateur du film, la jolie blonde a fait crépiter les flashs.
Enchaînant interview sur interview, les deux complices n'ont pas perdu un instant leurs sourires. "On est là pour faire la fête", lâche d'emblée Marina Foïs, bien décidée à montrer à sa filleule qu'il ne faut pas avoir le trac. Vu l'esprit joueur de la star du soir (habillée d'une veste et jupe Dior, sac Diorama de Dior), son sourire communicatif et son humour inébranlable, le trac est bien masqué. "C'est dingue tout ça, tout ce qui se passe pour moi en ce moment", commente néanmoins Louane, sur un nuage depuis la sortie du film mi-décembre. Si elle ne parvient pas à mettre des mots sur ce qu'elle ressent depuis environ un mois, la jeune fille pétillante s'avoue tout aussi honorée d'arpenter les couloirs des salons du Meurice avec Marina Foïs, le meilleur soutien qu'elle aurait pu avoir. "Marina m'inspire la liberté, avoue-t-elle devant sa marraine, attentive. Puis il y a son talent... et elle va encore me disputer parce que je lui dis ça dix fois par jour, mais il y a aussi la beauté."
Paradoxalement, ce soutien de Marina Foïs, compagne d'Eric Lartigau, n'est pas seulement professionnel. "Elle me donne des conseils sur ma vie privée, parce qu'elle est maman de deux petits garçons", avoue Louane, sereine aux côtés de sa première supportrice. Car comme Eric Lartigau, Marina Foïs adore Louane, et ce depuis qu'elle a croisé son regard. "On a eu un coup de coeur partagé, avoue-t-elle en référence à la première performance de Louane dans l'émission The Voice. Il y avait une émotion qui était évidente, on a reçu le même impact qu'eux." Et de louer le naturel, le timbre de voix de sa touchante petite protégée.
Elle aussi passée par la case meilleur espoir, Marina Foïs se souvient très bien de l'état d'esprit qui l'habitait à l'époque et de la philosophie à adopter. "Les premiers César, ce sont les plus beaux parce qu'on voit des acteurs qu'on admire, qu'on a le trac. Je me suis beaucoup amusée à ces soirées, nous dit-elle. Je refuse d'être déçue. Il n'y a pas de raison d'avoir un César, ça n'a pas de sens. Si on le vit comme ça, c'est super, la kermesse de fin d'année, c'est très joyeux."
Louane ne prête aucune attention à ceux qui auraient l'idée saugrenue de dire qu'elle est illégitime dans cette famille de cinéma composée d'habitués et d'acteurs de métier. D'autant que sa prestation (elle joue d'une manière classique et dans la langue des signes) force le respect. "On a passé à peu près six mois sur la langue des signes, et je pense que sans cette langue, j'aurais été moins à l'aise devant la caméra, comment me placer, parce qu'avec la langue des signes, j'avais des choses à faire continuellement avec mes mains. En fait, apprendre la langue des signes et apprendre à jouer en même temps, c'est beaucoup plus pratique", avoue-t-elle avec le sourire, en toute simplicité.
Christopher Ramoné