Nommé 13 fois aux Oscars et 12 fois aux César, le film "Emilia Pérez" fait pourtant polémique…
Publié le 30 janvier 2025 à 22:37
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Par Louise Martin | Rédactrice
Koh Lanta, Les Marseillais mais aussi Mariés au Premier regards… Louise Martin est une télévore qui essaye, à ses heures perdues, de refaire les gâteaux qu’elle admire devant le Meilleur Pâtissier… mais elle ne risque pas de gagner le tablier bleu ! Les réseaux sociaux n’ont pas de secret pour elle, les derniers scoops, les dernières émissions, elle les connaît tous.
"Emilia Pérez" est l'une des sensations cinématographiques des derniers mois. Le film de Jacques Audiard, qui raconte la transition du chef d'un cartel mexicain, a d'ailleurs fait le plein de récompenses, partout dans le monde. Et ce n'est pas terminé ! Le film est en effet nommé 13 fois aux Oscars, 12 fois aux César et 8 fois aux Bafta ! Pourtant, le long-métrage f ait aussi polémique... On vous explique pourquoi.
Nommé 13 fois aux Oscars et 12 fois aux César, le film "Emilia Pérez" fait pourtant polémique…
Depuis sa sortie, "Emilia Pérez" a fait le plein de récompenses.

Karla Sofía Gascón au photocall de la première du film "Emilia Perez" à Mexico. Agence / Bestimage Mais ce n'est sans doute pas terminé ! Le long-métrage concourra dans 8 catégories aux Bafta, qui se dérouleront le 16 février 2025, 12 aux César le 28 février 2025, et enfin 13 aux Oscars le 2 mars 2025.

Karla Sofia Gascon and Jacques Audiard attends the "Emilia Perez" photocall at Hotel Only You on November 28, 2024 in Madrid, Spain. Cordon Press / Bestimage Pourtant, le film divise. Au Mexique, le pays où l'intrigue se déroule, l'œuvre de Jacques Audiard est même au cœur d'une polémique.

Le réalisateur Jacques Audiard au photocall de la première du film Emilia Perez à Mexico le 15 janvier 2025. Agence / Bestimage Les Mexicains reprochent à Jacques Audiard d'avoir fait un film rempli de clichés sur leur pays, mais aussi de n'avoir choisi qu'une seule actrice mexicaine pour son quatuor de comédiennes.

Karla Sofía Gascón au photocall de la première du film Emilia Perez à Mexico le 15 janvier 2025. Agence / Bestimage Jacques Audiard a fait son mea culpa, dans une interview à la chaîne CNN Mexique, le 15 janvier 2025, relate Marie Claire. "Si des choses vous paraissent choquantes dans 'Emilia Pérez', choquent les Mexicains, je serai prêt à m’excuser. Je suis bien désolé", a-t-il assuré.

La chanteuse Selena Gomez, Jacques Audiard, l'actrice Karla Sofia Gascon et l'actrice Zoe Saldana sacrés pour "Emilia Perez" aux Golden Globes Awards. Backgrid USA / Bestimage
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Depuis sa sortie, le 21 août 2024, Emilia Pérez a fait le plein de récompenses. Le drame musical de Jacques Audiard, qui raconte la transition d'un chef d'un cartel mexicain, a reçu deux prix au Festival de Cannes, dont celui des Meilleures interprètes féminines pour ses quatre comédiennes (Zoe Saldana, Karla Sofia Gascon, Selena Gomez et Adriana Paz), quatre Golden Globes, cinq prix Lumières et un trophée au Festival du film de Toronto. Mais ce n'est sans doute pas terminé ! Le long-métrage concourra dans huit catégories aux Bafta, qui se dérouleront le 16 février 2025, douze aux César le 28 février 2025, et enfin treize aux Oscars le 2 mars 2025. Il va falloir faire de la place sur la cheminée pour l'équipe du film !

Pourtant, le long-métrage, promis à un beau palmarès, divise. Au Mexique, le pays où l'intrigue se déroule, l'œuvre de Jacques Audiard est même au cœur d'une polémique. Selon le Huffington Post, certains spectateurs auraient même quitté la salle en pleine projection, exigeant du cinéma qu'ils soient remboursés sur-le-champ. Mais que reprochent les Mexicains à Emilia Pérez exactement ?

L'acteur Edgar Ramirez, la chanteuse Selena Gomez, Jacques Audiard, l'actrice Karla Sofia Gascon et l'actrice Zoe Saldana sacrés pour "Emilia Perez aux Golden Globes Awards. Backgrid USA / Bestimage © BestImage, Backgrid USA / Bestimage
"Je suis bien désolé", s'est exprimé Jacques Audiard

Les spectateurs mexicains seraient notamment très mécontents que Jacques Audiard ait réalisé un film sur le Mexique sans réellement connaître leur pays, poursuit le site d'actualité. Le long-métrage, selon eux, feraient la part belle aux clichés, notamment sur le trafic de drogue. Une colère qu'a récemment résumée l'influenceur Jezzini, selon Les Inrockuptibles. "Il a pris notre culture, il a pris la douleur de notre société et en a fait un spectacle, déplore le jeune homme. Seulement parce que cet homme veut gagner un Oscar !" Jacques Audiard ne s'est pas caché, d'ailleurs, de ne pas avoir parcouru le Mexique en long et en large, ni même de s'être beaucoup documenté, pour écrire son film. Il l'a lui-même dit lors d'une interview, relayée par Les Inrockuptibles. "Je n'ai pas fait beaucoup de recherches, assure le cinéaste. Je savais déjà plus ou moins ce qu'il y avait à comprendre."

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Jacques Audiard a toutefois fait son mea culpa, dans une interview à la chaîne CNN Mexique, le 15 janvier 2025, relate Marie Claire. "Si des choses vous paraissent choquantes dans 'Emilia Pérez', choquent les Mexicains, je serai prêt à m’excuser. Je suis bien désolé", a assuré le cinéaste, dont on ne compte plus les distinctions pour ses différents films.

Le réalisateur Jacques Audiard au photocall de la première du film Emilia Perez à Mexico le 15 janvier 2025. Agence / Bestimage © BestImage, Agence / Bestimage

Les Mexicains reprochent aussi à Jacques Audiard, selon le Huffington Post, de n'avoir choisi qu'une seule comédienne d'origine mexicaine, sur son quatuor d'actrices : Zoe Saldana est en effet américano-dominicaine, Karla Sofia Gascon est espagnole, Selena Gomez est américaine... Seule Adriana Paz est mexicaine, sur les quatre actrices.

Cette polémique intervient alors qu'Emilia Pérez, qui totalise plus d'un million d'entrées en France, a aussi choqué ces derniers mois une partie de la communauté transgenre, qui juge le film "caricatural", selon France Info. La principale critique est résumée par Morgann Gicquel, la présidente de l'association Espace Santé Trans. Elle explique en effet que l'histoire du long-métrage à succès de Jacques Audiard part "d'un postulat assez transphobe". "La transition est utilisée comme un ressort narratif pour un changement de personnalité, assure cette productrice et réalisatrice auprès de la station publique. Or, on ne change pas du tout au tout en transitionnant, on devient davantage soi-même."

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