Début février, une tribune publiée dans le Washington Examiner et signée Louis Sarkozy faisait couler de l'encre. Le jeune fils de l'ex-président de la République Nicolas Sarkozy y affirmait sa volonté de voir incessamment les drogues toutes légalisées sur le territoire américain. Aujourd'hui, Vice publie une interview dans laquelle l'intéressé revient sur le tsunami médiatique qu'il a provoqué. Et il campe sur ses positions.
"Ça a explosé en France alors que je ne m'y attendais absolument pas. En l'espace d'une nuit, il y a eu une cinquantaine d'articles, dont certains qui disaient 'Louis Sarkozy s'oppose publiquement à son père' ou 'Louis Sarkozy appelle à la légalisation des drogues', comme si je rassemblais mon parti, raconte le jeune New-Yorkais de 20 ans. Mais la majorité des retours ont été plutôt positifs. Les détracteurs étaient surtout des gens qui pensaient que je n'avais pas de légitimité pour aborder ce sujet, que ça ne me regardait pas."
Louis, qui dit avoir "reçu le soutien inconditionnel de [sa] mère, comme toujours d'ailleurs" convient que le sujet est sensible. "Mais c'est justement parce que c'est un sujet sensible qu'il faut en parler", martèle-t-il. Comment a réagi son père ? Il n'en dit rien, évoquant "une relation très personnelle" avec lui. "Sa vie, c'est la politique, et je ne peux en rien l'embêter avec ça. Nos conversations politiques sont quasiment inexistantes, et c'est très bien comme ça. On parle beaucoup plus de foot et du PSG", assure l'intéressé.
Pour Louis Sarkozy, si le débat en France (et d'ailleurs relancé par la gauche) est encore tabou, "il gagne du terrain aux États-Unis, où trois États ont légalisé la marijuana à usage récréatif". En avançant des chiffres, à savoir "50 milliards de dollars dépensés chaque année pour la guerre contre les drogues, entre 50 000 et 70 000 overdoses par an, et 1,5 million d'arrestations dont la majorité pour possession", Louis Sarkozy dénonce des "sommes exorbitantes qui sont dépensées en vain dans cette lutte, ce qui est assez absurde".
Le jeune homme, qui dit avoir été influencé par "la culture du libre-échange et du débat", avoue avoir "déjà essayé" de fumer (de la weed), "comme un rite de passage pour la jeunesse américaine". Et il n'hésite pas à lâcher quelques perles que chacun interprétera à sa façon : "Si tu es seul chez toi et que tu prends de la cocaïne ou de la méthamphétamine, tu ne fais de mal à personne. C'est un peu plus controversé de le dire, mais c'est ce que je pense."
"Le vrai danger du cannabis, c'est de fumer et rester sur son canapé toute la journée", dit-il, faisant par ailleurs des comparaisons avec les ravages de l'alcool. "Pourtant il y a comme une impossibilité que cela soit traité de la même façon dans le débat public", commente-t-il. Et de philosopher : "Ta liberté en tant qu'individu s'arrête au moment où celle d'un autre commence. Quand tu prends la voiture intoxiqué par un verre de whisky ou un joint, tu mets en danger la liberté des autres. Mais si tu es seul chez toi et que tu prends de la cocaïne ou de la méthamphétamine tu ne fais de mal à personne."