Oui, Luc Alphand est un amateur de chasse, il ne s'en cache pas. Méritait-il pour autant le bashing dont il est victime depuis octobre 2016, pour des photos de lui posant avec des animaux morts ? Un an et demi après le scandale, l'ancien skieur professionnel de 52 ans, vainqueur de la Coupe du monde de ski en 1997, l'évoque pour la toute première fois au cours d'une interview accordée à VSD. Pourquoi avoir attendu aussi longtemps ? "Vu la violence et la haine des messages que j'ai reçus, il était impossible de le faire", explique-t-il.
Un an et demi après, Luc Alphand n'a toujours pas retrouvé la tranquillité et la notoriété dont il a toujours bénéficié dans son village natal de Serre-chevalier où il possédait hôtel, magasin et maison. À tel point que l'ancien champion dit "raser les murs et ne plus se sentir chez lui" comme l'écrit VSD, un mal-être qu'il ne supporte plus. Le plus dur à encaisser pour lui, ce sont les attaques virulentes envers ses proches, sa femme et ses enfants. "J'ai reçu des milliers de messages d'un niveau de haine incroyable. Des menaces de mort, 'je vais te crever', ma femme qui se fait traiter de 'pute', des insultes écrites sur les notes de l'hôtel où elle travaille, mes enfants qui subissent ça à l'école...", détaille-t-il.
Luc Alphand est si atteint qu'il a choisi de prendre une décision radicale : quitter la France et s'installer en principauté d'Andorre. "Pas pour m'exiler, tient-il à préciser avant que les mauvaises langues ne s'attaquent encore à lui. Mais pour y travailler sur le circuit de Coupe du monde de ski à la demande de la fédération andorrane."
Cette photo, ce n'est pas moi qui l'ai postée
S'agissant des photos qui lui valent encore un déversement de haine, Luc Alphand se défend de les avoir publiées. "Cette photo, ce n'est pas moi qui l'ai postée. Je n'ai même pas Facebook, et, sur mon Instagram, je ne poste jamais de photos de chasse. Celle-ci a été prise avec l'iPhone d'un guide de chasse qui se trouvait sur la même zone que moi avec son client. Moi je chassais le mouflon et eux, l'ours. En rentrant, ils l'ont dépecé, sont allés jeter la carcasse et, comme il commençait à faire froid, je me suis mis sur la peau de l'ours. Quand ils sont revenus, ils ont voulu faire une photo. J'ai accepté...", raconte-t-il à VSD.
Défendant également sa passion pour la chasse qu'il a toujours partagée avec son père, guide de haute-montagne, et son frère – "Je prélève les animaux qui n'impactent pas la reproduction, je les tire une fois, ils ne sentent rien" –, l'ex-skieur regrette les dommages professionnels, qui touchent à son image. "Un tiers de mes sponsors est parti. Des conventions annulées. La piste de ski à mon nom n'a pas été débaptisée, ils ont juste enlevé le panneau, mais la course de vélo, si", révèle-t-il.
L'intégralité de l'interview de Luc Alphand est à retrouver dans VSD en kiosques le 19 avril 2018.