Accaparée par ses multiples activités, qui vont du cinéma (avec la mise en chantier de son second film) à la publicité (plus que torride pour Dolce & Gabbana) en passant par d'autres business opportunities (comme le fait d'avoir cédé les droits de son catalogue à la série star du moment, Glee), Madonna a-t-elle le temps de s'intéresser aux suites du drame survenu l'an dernier à Marseille sur la route de son Sticky & Sweet Tour ?
Le 16 juillet 2009, alors que des ouvriers aménageaient le Stade Vélodrome pour accueillir le show grandiose de l'Américaine, l'effondrement de la scène, qui était en cours d'installation, avait causé la mort de deux personnes, un ouvrier anglais et un ouvrier français, et blessé seize autres individus. Le concert de la star, très choquée et qui s'était rendue sur les lieux pour apporter son soutien aux familles des victimes, avait évidemment été annulé, et une enquête avait été ouverte pour élucider les circonstances exactes de cette catastrophe et en dégager les responsabilités.
Les experts chargés de cette mission viennent de remettre au juge d'instruction Luc Fontaine un rapport accablant qui dresse l'inventaire des fautes commises ce jour-là. Les multiples manquements à la sécurité, à l'origine du drame, sont soulignés.
Parmi les éléments à charge mentionnés, la panne de deux des douze moteurs initialement prévus pour dresser la structure serait la cause majeure de l'accident, puisqu'il est indiqué que les moteurs défaillants ont été remplacés par une grue télescopique, à laquelle a été attachée une élingue textile inapte à recevoir un tel poids. Plus grave encore : la panne s'était déjà produite avec le même équipement : le concepteur aurait dû prévoir cette éventualité et trouver une solution de remplacement...
Les experts pointent également une prise de risque inconsidérée : "les vitesses des moteurs et de la grue étaient différentes", ''après un premier, puis un deuxième arrêt pour remettre de niveau le toit, l'ordre a été donné à un ouvrier pour terminer l'élévation". La conséquence, on la connaît : "un fort craquement", suivi de l'effondrement du toit.
"Absence de point de levage adapté", "positionnement dangereux de l'élingue par rapport aux points d'appui des treuils", "problème de coordination", "graves défauts de calage", "mouvements d'oscillation de la tour", "sous-estimation des charges à lever", "absence de formation pratique des ouvriers" : la liste des griefs est longue et accablante.
L'Inspection du travail doit également rendre son rapport prochainement. C'est après l'étude des deux documents que des responsabilités et d'éventuelles mises en examen seront décidées.