La semaine dernière, la précarité de Mallaury Nataf était de nouveau mise en lumière. L'ancienne star du Miel et les Abeilles avait été retrouvée en compagnie de son fils Shiloh, 3 ans, en train de dormir dans la rue dans la nuit du samedi 6 au dimanche 7 octobre. Mallaury Nataf a alors perdu, pour la seconde fois, la garde de son fils, placé dans un foyer. Marie Magrino, présidente de l'association Pause Café qui l'a aidée, avait alors tiré le signal d'alarme : pourrait-elle commettre l'irréparable ? Heureusement, Mallaury Nataf a rompu le silence en donnant une interview filmée à la rédaction du site 20minutes.fr.
Son fils, son combat !
C'est vêtue de son gros manteau noir, un bonnet sur la tête, que Mallaury Nataf a accordé l'interview. Son visage est marqué. Aujourd'hui, la priorité, c'est son fils : "L'urgence, c'est de m'occuper de récupérer la garde de mon fils avec mon avocat, et il faudra ensuite que je trouve un boulot." Il aura fallu une semaine à l'actrice, plus connue pour ses frasques que ses rôles, pour se remettre de la garde imposée de son fils et pour aller le voir à la DASS dans le 16e arrondissement lundi. Son combat, c'est bien sûr de le récupérer. Aidée de son avocat, Maître Achouch, elle rassemble les documents nécessaires. Il faut préciser qu'elle n'avait pas récupéré la garde de son fils, mais un droit d'hébergement le week-end.
Contacté par le site, son avocat raconte dans quel état il a découvert Mallaury Nataf hier, mardi 16 octobre 2012 : "Je lui ai ouvert et je l'ai trouvée effondrée sur mon palier, je n'ai pas pu faire autrement." Reste à constituer un dossier solide pour faire appel. Toutes ses journées sont consacrées à son fils. "Tous les jours je suis debout à 7h du matin et je termine à minuit, pour faire toutes les démarches", déclare-t-elle.
Un ras-le-bol du système et un nouveau départ ?
Le constat est dur et sans appel. "J'en suis à mon 74e jour dehors", explique l'ancienne comédienne, qui reste floue sur ses dernières nuits. Elle parle d'une dame qui lui aurait ouvert sa porte, une dame avec qui elle envisage de "prendre une colocation à partir du 24". Le 7 octobre, lorsqu'on l'a retrouvée dans la rue, elle explique avoir refusé l'aide d'une assistante sociale "exécrable" : "Une femme absolument exécrable, la même qui m'avait enlevé une première fois mon enfant me dit qu'on va me trouver une place à Ivry, alors qu'il y a des places sur Paris. Je ne peux pas faire 3h30 de transport pour faire plaisir à cette femme qui fait partie d'un système qui dysfonctionne."
Ce système qu'elle ne supporte plus et contre lequel elle veut aujourd'hui se battre : "J'ai pris le temps de digérer, de réfléchir, et comme rien n'a bougé depuis un an, je suis venue informer les Français à travers mon cas de l'énorme problème qu'il y a dans la filière sociale. Nos services sociaux travaillent dans le vide. Son projet, monter une association : "Les Maisons du Coeur". Mais cela ne suffira pas. Mallaury sait qu'elle doit se réinsérer, une réinsertion qu'elle préférerait faire à l'étranger, à New York.
Là-bas, elle espère trouver la solidarité que les Français ne lui auront pas apporté : "A partir du moment où vous n'avez plus d'argent dans ce pays vous êtes un pestiféré, les gens osent à peine vous serrer la main, des fois que ça s'attrape."