Dans la famille Goldman, on demande... le neveu ! À 44 ans, Manuel Goldman a tout tenté pour se débarrasser de ce nom si célèbre. Après avoir pris pour pseudonyme Metek au début de sa carrière de rappeur, le voilà désormais devenu Riski. Mais rien n'y fait : un patronyme comme le sien n'est pas toujours aisé. Et peut amener avec lui des "démons" dont il est difficile de se débarrasser.
Et le quadragénaire sait de quoi il parle : à 44 ans, comme le révèle Libération, à qui il a accordé un rarissime entretien, il a déjà fait trois séjours en prison. Condamné pour vols avec violence, même s'il assure qu'il "n'avait pas d'arme" et que "c'était du cinéma", il a fait plus de huit mois derrière les barreaux. Une période loin derrière lui : désormais père de deux enfants, il enchaîne les petits boulots pour survenir aux besoins de sa famille. Mais n'a pas perdu espoir que le milieu du rap finisse enfin par l'accepter.
Un milieu intégré il y a longtemps : depuis les années 90, il enchaîne les collaborations prestigieuses, avant de sortir trois albums depuis 2014, aux "textes ciselés". Pourtant, aucun n'a vraiment percé. Et Manuel Goldman ne peut s'empêcher de se sentir "rejeté par le milieu". "Je m'attendais à quelque chose de grand mais je reste un paria. Quand tu t'appelles Goldman, c'est impossible d'exploser dans le rap", regrette-t-il.
Un nom qui n'a jamais été facile à porter. A l'école, tout le monde lui parle bien sûr de son oncle, le chanteur à succès Jean-Jacques Goldman, avec qui "il a lontemps fêté Noël" mais qu'il "ne voit presque plus aujourd'hui". Mais aussi, et c'est plus douloureux, de son père, le militant d'extrême-gauche Pierre Goldman.
Un père qu'il n'a pas connu : six jours avant sa naissance, Pierre Goldman est assassiné par plusieurs hommes, toujours inconnus aujourd'hui, qui lui tirent dans le dos. Un autre poids à supporter, surtout qu'il n'a appris les circonstances de sa mort qu'à 7 ans, grâce à un camarade de colonies de vacances. Depuis, il a tout lu, tout appris pour tenter de mieux le connaitre.
Mais le film de Cédric Kahn, récemment sorti au cinéma, qui traite du procès fait à son père pour le meurtre de deux pharmaciennes, ne lui a pas plu : "Je n'ai rien contre le principe du film, j'aurais juste aimé qu'il soit bon. Là, il mélange tout et prête à Pierre des propos qu'il n'a jamais tenus. C'est du révisionnisme", explique-t-il à nos confrères de Libération.
Un jour, peut-être, il s'emparera de son histoire si tortueuse. Mais pour l'instant, il est l'heure pour lui de " dompter ses démons "...