Courageuse, forte et déterminée, Marie-Amélie Le Fur inspire l'admiration et le respect. A tout juste 30 ans, l'athlète handisport est l'une des sportives les plus médaillées de l'Histoire : elle est détentrice de "25 titres internationaux, de quatre titres de championne du monde et trois titres olympiques sur 100 mètres, 200 mètres, 400 mètres et saut en longueur", comme le rappelle Le Parisien Week-End, à qui elle vient d'accorder un entretien.
Alors qu'elle espère poursuivre sa carrière jusqu'aux Jeux paralympiques de Tokyo, en 2020, la jeune femme a récemment décroché un nouvel exploit, celui d'être la "première femme amputée du tibia à sauter au-delà de six mètres". Une performance réalisée lors des Championnats d'Europe à Berlin qui se sont se tenus en août dernier.
Celle qui doit malheureusement son handicap à un accident de scooter survenu lorsqu'elle était âgée de 15 ans a traversé une nouvelle épreuve cette année, un drame qui aurait pu l'empêcher de participer aux derniers Championnats. C'était mal la connaître, elle qui est un exemple de résilience. Au printemps dernier, elle avait annoncé sur sa page Facebook qu'elle avait perdu son enfant des suites d'une anomalie placentaire (aussi connue sous le nom de pré-éclampsie natale), alors qu'elle en était à son huitième mois de grossesse. Avec son mari Matthieu Demigné, elle décide de ne pas faire de ce sujet un "tabou" et confirme ensuite sa volonté de poursuivre le sport. Son remède pour surmonter l'épreuve. "Le projet de revenir à la compétition a germé deux ou trois semaines après la perte du bébé. J'en avais besoin", a-t-elle confirmé au Parisien.
Le deuil périnatal arrive plus fréquemment qu'on ne le pense
En mai dernier, Marie-Amélie Le Fur s'était déjà confiée sur cette douloureuse expérience de vie auprès de La Nouvelle République, assurant avoir reçu de nombreux messages de soutien qui lui avaient permis de comprendre qu'elle n'était "pas seule". "On s'est aperçus que le deuil périnatal arrivait plus fréquemment que l'on ne pense. Nous ne sommes pas les seuls à avoir connu ce moment. On a reçu beaucoup de témoignages sur les réseaux sociaux, et en en parlant, on s'est rendu compte que beaucoup de nos proches ont vécu cela également. En sortant du silence, on mettait des mots sur cette douloureuse expérience", avait-elle expliqué.
Et d'ajouter qu'elle ne renonçait pas à fonder une famille dans un futur proche. "C'est quelque chose qui nous tient à coeur, mais c'est un projet que l'on envisagera plus tard. Suite à quelques complications, le corps médical nous a fait comprendre qu'il fallait laisser le temps faire son oeuvre. Cela ne nous empêche pas d'y penser..." On leur souhaite en tout cas le meilleur pour la suite !