Six mois après avoir donné naissance à la petite Adèle, Marie Dorin-Habert est devenue double championne du monde de biathlon. Une performance qui lui permet d'intégrer le gotha des plus grandes athlètes de la discipline et qu'elle attribue à l'arrivée de sa fillette...
Marie Dorin-Habert, 28 ans, n'avait jamais lâché les skis, pas même lorsqu'elle était enceinte jusqu'au cou. Sur les routes des montagnes de l'Hexagone, la star du biathlon enchaînait les kilomètres. Un entraînement qui paie aujourd'hui puisque la jeune femme est devenue double championne du monde lors des épreuves qui se disputent actuellement à Kontiolahti en Finlande. Un titre en sprint et un autre en poursuite décroché samedi 7 et dimanche 8 mars ont fait le bonheur de cette jeune maman, première Française à décrocher deux titres mondiaux lors de la même édition.
Et pour cause, sa petite Adèle (6 mois) était présente pour assister à l'exploit. "La naissance d'Adèle m'a fait grandir, le départ des plus anciennes aussi", confie Marie Dorin-Habert dans L'Équipe avant de poursuivre en déclarant à l'AFP "s'assumer complètement", tout autant que ses "résultats et ambitions". Le 19 septembre 2014, Adèle voyait donc le jour, fruit de la relation entre la biathlète et son époux Loïs Habert, ancien biathlète aujourd'hui entraîneur de l'équipe de France de biathlon en IBU Cup. Si la présence d'un bébé au côté de sa maman n'est pas rare sur le circuit, les résultats de la tricolore le sont : "Ce qu'il y a de nouveau avec moi, c'est que les jeunes mamans avaient fait une saison blanche avant de revenir. Les coachs m'ont beaucoup aidée. Ce sont eux qui ont proposé en début de saison qu'Adèle vienne en stage à Idre [en Suède, NDLR]."
Depuis, la fillette ne quitte plus maman. Ou presque. Tout comme l'heureux papa. "C'est vrai, j'ai besoin de mon mari, de ma famille, poursuit la championne du monde dans L'Équipe. Et là, j'ai plus que besoin de ma fille et je suis très triste parce qu'elle part demain matin, [aujourd'hui, NDLR]. Quand elle est là, ça me fait du bien, car c'est un besoin de la voir, mais d'un autre côté, c'est aussi un peu préoccupant, on craint qu'elle soit perturbée à force de changer de bras. En fait, c'est le bordel dans ma tête, mais ça se passe très bien."
Bizarrement, c'est au moment où "le ski n'est plus la priorité" que la jeune femme obtient ses meilleurs résultats. "Ma priorité, c'est Adèle", ajoute Marie Dorin-Habert. "C'est elle qui me procure le plus de bien-être dans ma vie", conclut-elle, même si son sourire affiché en franchissant la ligne d'arrivée en disait long sur sa joie.