Certains la qualifient d'enfant gâtée. D'autres considèrent que sa demande est légitime. Mais force est de constater que Marion Bartoli, 27 ans, est au coeur d'une histoire qui pourrait coûter cher à la France lors des Jeux olympiques de Londres l'été prochain.
En cause, sa non-sélection pour les JO, alors qu'elle occupe le septième rang mondial. Une grosse chance de médaille, donc, sauf que la joueuse ne se rendra pas à Londres, du fait d'un règlement de la Fédération française de tennis (FFT) et de la Fédération internationale. Selon les règles en vigueur, au niveau international, il faut avoir participé à deux rencontres de Fed Cup entre deux olympiades pour prétendre à une place dans la délégation nationale. Or, Marion Bartoli n'a jamais pris part aux rencontres, refusant de se séparer de son père et coach, alors que la FFT interdit les coachs privés durant les rassemblements de la Fed Cup. La relation fusionnelle qu'elle entretient avec son paternel a donc conduit à une impasse sur sa participation aux JO : Marion refusant de se séparer de lui, même pour quelques jours, la Fédé campant sur ses positions, excluant l'idée de céder à la demande d'une joueuse en particulier.
Mais Marion Bartoli ne compte pas en rester là. Dans un interview donnée à Tennis Channel, la Française se lâche. D'abord avec humour : "J'ai une bonne chance de jouer les Jeux... dans mon jardin. Si je mets un filet sur ma pelouse, je pense que c'est possible." Car les JO se dérouleront sur le gazon, là-même où elle avait décroché une finale en 2007 à Wimbledon. Et sa non-sélection pourrait être plus que préjudiciable, puisque la France pourrait bien n'avoir aucune représentante lors du tournoi olympique. La seconde Française la mieux placée, Pauline Parmentier, est en effet 65e mondiale, et il faut impérativement faire partie des 56 premiers pour aller aux Jeux. Une situation qui a donc le don d'énerver Marion Bartoli.
"J'ai essayé de leur expliquer un million de fois, mais c'est comme parler à un mur. Ce que je demande n'est pourtant pas impossible, confie ainsi la joueuse, un peu plus énervée. Tous les autres pays le permettent [sauf, à première vue, les États-Unis comme le confirme l'auteur de l'entretien, NDLR]. Ça fait quinze ans qu'ils essaient de tout me mettre sur le dos, et c'est juste la continuation de ça. Les Jeux, c'était la dernière carte qu'ils avaient contre moi. Après ça, ça va être dur pour eux parce que ça va être mon tour de les critiquer. Pendant quinze ans, je n'ai rien dit. Mais après les Jeux, ça va être le début d'une vraie grosse guerre, croyez-moi. J'espère que Pauline se qualifiera pour les JO. Si malheureusement elle échoue, on aura l'air malin en France."
Une joueuse qui ne veut rien entendre et ne peut se séparer quelques jours de son papa, une Fédération qui s'accroche à ses règles... Au final, rien de bon ne sortira de ce bras de fer un peu puéril...