Après un aller-retour express à New York pour des réunions de travail au siège de l'ONU, où elle a tout juste eu le temps de profiter de la magnifique roseraie que le site comporte, la reine Mathilde a repris la main du roi Philippe de Belgique pour poursuivre avec lui le programme de leurs Joyeuses entrées.
Nom de code de la grande campagne de communication inaugurale du couple royal, qui part, suite aux cérémonies d'intronisation du nouveau souverain le 21 juillet dernier, à la rencontre de ses sujets et compatriotes dans les chefs-lieux des onze provinces de Belgique, la tournée "Joyeuses entrées" en est presque à mi-chemin. Après des étapes à Louvain, Wavre, et Mons, c'était au tour de Hasselt, chef-lieu de la province du Limbourg, d'acclamer le nouveau monarque et son épouse.
Comme lors des précédentes sorties du roi et de la reine, tous les écoliers du coin avaient été réquisitionnés : près de 2 000 enfants et adolescents, nuée dont émanaient des fanions aux couleurs du drapeau belge, étaient dans les rues pour faire un triomphe à Philippe et Mathilde.
Le roi Philippe, qui a débuté son règne avec un certain handicap (notamment un déficit de popularité par rapport à son père et prédécesseur le roi Albert II, populaire et patriarcal, mais aussi une crise de confiance sur fond de tensions politiques nationales et de crise économique), s'emploie à donner la meilleure image possible, celle d'un souverain moderne et accessible. Ainsi le voyait-on prendre part par surprise, avec Mathilde et leurs quatre enfants, à la journée sans voitures organisée dimanche dernier à Bruxelles, faisant irruption à bicyclette dans les artères et sur la Grand-Place de la capitale. D'une élégance et d'une affabilité sans faille, la reine Mathilde l'aide énormément dans cette vaste opération de communication, s'attirant toujours les faveurs des plus jeunes... mais aussi des moins jeunes.
Et heureusement, car la tournée "Joyeuses entrées" n'a pas que des adeptes... Sans parler des opposants à la monarchie, il se trouve également parmi le grand public un certain nombre de personnes que cette mise en scène rétrograde indispose. Pour se rendre sympathique, le roi Philippe a décidément du pain sur la planche.
A Hasselt, le programme n'aura pas été plus original qu'ailleurs, parfaitement conforme à ce que souhaitait le couple royal (rencontres avec les officiels au palais provincial, rencontre avec les habitants dans les rues). Entre un lunch à la résidence du gouverneur de la province de Limbourg, Herman Reynders, une réception à l'Hôtel de Ville de Hasselt, une rencontre avec les responsables du milieu associatif et les anciens combattants, Philippe et Mathilde ont déambulé parmi les quelque 5 000 petits drapeaux noir, jaune, rouge distribués par la municipalité, et ont reçu des produits typiques - speculoos, genièvre, pâté, pain...
Et comme à chacune de ces Joyeuses entrées, le couple royal n'a pas pu partir sans se prêter à une photo souvenir folklorique : après les fesses du petit bonhomme de Wavre ou le singe porte-bonheur de Mons, c'est au côté de Langeman, le géant symbole de la ville, que, complices, ils ont pris la pose. La statue en question en est restée de marbre, et pour cause : c'est déjà le huitième couple royal qu'elle voit passer à ses côtés.