Réactualisation du 31 mai : La 17e chambre civile du TGI de Paris a rendu son arrêt ce jour dans l'affaire qui opposait Max Guazzini - il avait intenté un procès pour atteinte à la vie privée - à deux journalistes sportifs Olivier Villepreux et Romain Allaire, auteurs d'une biographie publiée en mars et intitulée "Guazzini, I will survive". Le TGI a condamné les deux auteurs ainsi que l'éditeur Hugo & Cie à verser 5 000 euros de dommages et intérêts à Max Guazzini. De plus, l'éditeur devra dans un délai d'un mois apposer un bandeau rouge de 5 centimètres de hauteur sur chaque exemplaire en vente, indiquant que "certains passages de ce livre ont été jugés attentatoires à la vie du patron du Stade Français."
Max Guazzini demandait une indemnisation très importante, 450 000 euros de dommages et intérêts estimant que la publication sur sa vie privée (sur laquelle il n'a jamais communiqué et alors qu'il ne s'est jamais affiché) pouvait lui porter préjudice et servir la thèse des opposants à un projet de rénovation du stade parisien où se produit le club qu'il dirige.
Nous ne savons pas si Max Guazzini ira en appel, mais il est intéressant de remarquer que s'il avait été pris en photos ou/et si la presse people avait raconté sa "soi-disant" vie privée, la condamnation aurait été beaucoup plus importante... beaucoup plus ! Conclusion : dans un livre on peut raconter beaucoup de choses sur la vie privée des gens, sortir une biographie non autorisée "avec de multiples et énormes erreurs et affirmations ridicules et mensongères" (comme le stipulait Max Guazzini dans son assignation), et écoper d'une condamnation... très modeste ! Il est heureux que ce livre ne soit sorti que le 18 mars 2010, après le décès de papa Guazzini.
2 avril 2010 : Les maillots roses, c'est lui. Les matches de championnat au Stade de France, c'est lui aussi. Le calendrier des Dieux du Stade, c'est lui également, tout comme les pom-pom girls et les spectacles grandioses d'avant-match...
Lui, c'est Max Guazzini, 63 ans, grand manitou du Stade Français, qui a définitivement fait passer le rugby dans le monde professionnel. Autant dire que l'homme intrigue, suscite l'adhésion, l'admiration ou le mépris et ne laisse pas indifférent.
A tel point que deux journalistes, Olivier Villepreux et Romain Allaire, se sont attelés à écrire une biographie non autorisée, retraçant le parcours de l'homme qui a eu la douleur de perdre son père en début d'année. Guazzini, I will survive, disponible depuis le 18 mars aux éditions Hugo & Co, n'a pourtant pas plu au tout puissant patron du Stade Français, qui a décidé d'assigner en référé les journalistes et leur éditeur le 12 avril prochain au tribunal correctionnel de Paris pour "non respect de la vie privée", comme le rapporte le site Rue89.
Et ce n'est pas tout. Le vice-président de la Ligue Nationale de Rugby et ancien président de la radio NRJ qu'il a contribué à conduire au sommet veut s'attaquer également au journal L'Equipe, qui, dans son édition du 26 mars, publiait quelques extraits du livre. Pourtant, le quotidien sportif avait reçu une lettre de l'avocate du dirigeant, tout comme le journal L'Express.
Dans son blog rugby, Pascal Ceaux raconte : "Un courrier de son avocat a ainsi prévenu L'Express que "toute reproduction des passages du livre relatifs à la vie privée seront soumis aux tribunaux compétents". La lettre précise en outre que cette "pseudo-biographie" "comporte de multiples et énormes erreurs et affirmations ridicules, mensongères", et que, last but not least, Max Guazzini n'a "en aucune façon donné son consentement à l'ouvrage".
L'Express est donc resté soft dans sa critique. Des précautions que n'a pas prises L'Equipe et sa rubrique Inside. Bien au contraire, quelques passages évoquaient en termes très crus des aspects de la vie privée de Max Guazzini. Résultat, le journal se retrouve assigné en justice par celui qui a été l'attaché de presse de Dalida et le conseiller juridique de Bertrand Delanoë.
Contacté par Rue89, Max Guazzini se refuse à tout commentaire, disant seulement que "les auteurs communiquent sur ces poursuites pour faire de la pub à leur bouquin". Des poursuites que les auteurs ont bien du mal à comprendre, alors qu'ils avaient tenté de le rencontrer. "Je ne pensais pas qu'on avait écrit un livre qui pourrait être pris comme une source de révélations sur la vie privée de Max Guazzini (...) Il n'y a pas volonté de nuire de notre part", explique Olivier Villepreux, qui consent qu'il a "peut-être péché par naïveté".
Messieurs les journalistes, personne n'est obligé de répondre aux questions posées, surtout pour un livre, et votre volonté de le rencontrer (ce qu'il a refusé) n'est pas une excuse. C'est ce que devrait vous répondre le tribunal.
Alors que le Stade Français connaît une saison difficile, que la construction du nouveau Jean-Bouin (son stade, comme il dit), rencontre des difficultés, que son rival parisien du Racing Métro le devance au classement, que le club connait des difficultés financières et qu'il va à nouveau changer d'entraîneurs, Max Guazzini a pourtant bien d'autres sujets de préoccupation qu'une simple biographie... Mais une biographie "non autorisée" qui ne respecte pas la vie privée, c'est pas autorisé justement, comme son nom l'indique !
Affaire à suivre, au tribunal le 12 avril...