Ce lundi 17 septembre 2018 s'ouvre à la cour d'assises d'Aix-en-Provence le très attendu procès pour l'assassinat de la femme d'affaires et milliardaire monégasque Hélène Pastor et de son chauffeur Mohamed Darwich. Le gendre de madame Pastor, Wojciech Janowski, compagnon de Silvia Pastor, est suspecté d'avoir commandité cette exécution qui a eu lieu le 6 mai 2014. Neuf personnes comparaissent à ses côtés. Pour la première fois depuis la mort de sa mère, Gildo Pallanca-Pastor s'exprime longuement dans les médias.
Dans Le Parisien, ce passionné d'automobile d'électrique (fondateur de l'écurie Venturi Automobiles) expliquait attendre de ce procès des réponses, notamment sur le mobile de son beau-frère. Dans un grand dossier signé dans L'Express, Gildo Pallanca, 51 ans, revient sur des aspects méconnus de cette affaire suivie de près la communauté monégasque. Il raconte notamment les obsèques sous haute surveillance de sa mère et la phrase terrible de celui qui avouera dans la foulée avoir commandité le meurtre.
Hélène Pastor succombe à ses blessures le 21 mai 2014. Elle aura eu le temps de parler à ses enfants ainsi qu'aux enquêteurs, sans toutefois pouvoir tout leur dire. Sa famille est alors entendue et interrogée par la police. Gildo Pallanca, qui sortait à peine d'un double AVC, se souvient de la difficulté de son interrogatoire et, sans trop savoir pourquoi, avoir glissé aux enquêteurs de jeter un oeil du côté de Janowski. Ce qui n'est encore qu'un pressentiment deviendra par la suite une certitude. Mais au moment des obsèques d'Hélène Pastor, rien n'est sûr. "L'enterrement de ma mère a eu lieu au cimetière de Monaco, dans une ambiance dramatique, raconte Gildo Pallanca à L'Express. Ce cimetière aux terrasses escarpées en surplomb du quartier de Fontvieille, où se trouve le caveau familial des Pastor, était encerclé par la police, qui filtrait les entrées. Le nombre de personnes autorisées à y participer avait été limité à 50, uniquement la famille proche et le prince Albert. Les journalistes étaient évidemment interdits d'accès. Nous ne savions toujours pas qui avait tué ma mère. Les rumeurs les plus folles circulaient dans la principauté. Le climat était extrêmement tendu. Mon fils aîné a absolument tenu à venir, il ne voulait pas laisser sa grand-mère partir sans lui faire un dernier adieu. Ma soeur était là, bien sûr, avec Wojciech, son compagnon."
Ce que raconte Gildo Pastor ensuite fait froid dans le dos : "J'ai appris plus tard que, devant la tombe de ma mère, il lui avait dit cette chose terrible : 'On va pouvoir enfin être tranquille.'" Selon un témoin, Janowski avait aussi prévu de cibler Gildo. Comme ce dernier le résume parfaitement dans Le Parisien : "C'est surréaliste !"
Le 27 juin 2014, dans le cadre de sa garde à vue, Wojciech Janowski avoue l'assassinat de sa belle-mère. Sa compagne Sylvia est bouleversée quand elle le raconte à son frère Gildo. Le Polonais reviendra par la suite sur ses aveux mais de nombreuses personnes impliquées ont parlé : à commencer par son coach sportif, Pascal Dauriac, à qui il aurait offert la somme de 140 000 euros pour organiser cette exécution. Aujourd'hui Gildo Pallanca s'interroge sur le véritable mobile de son beau-frère : ce dernier mettait la main sur près de la totalité de la rentre de 500 000 euros mois que versait Hélène Pastor à ses enfants. "Lorsque quelqu'un s'accapare 7 millions d'euros par an et qu'il ne reste rien... Qu'y a-t-il derrière ? Le pouvoir ? La quête de reconnaissance ?", s'interrogeait-il dans Le Parisien. C'est une question brûlante à laquelle le procès qui s'ouvre aujourd'hui à Aix-en-Provence devra sans doute répondre.