Le verdict est tombé le 27 septembre 2019. Selon l'AFP, la réclusion criminelle à perpétuité a été requise contre Cédric Bernasconi à la cour d'assises de Pau. L'homme SDF diagnostiqué schizophrène était accusé du meurtre et du viol aggravé en 2017 de Mélodie Massé, une jeune femme enceinte de 8 mois. Alors compagne d'Olivier (ex-candidat de l'émission 10 couples parfaits), la jeune femme avait été tuée le 13 septembre 2017 à Ustaritz alors qu'elle se trouvait seule à son domicile.
Pendant le procès, l'avocat général Marc Mariée a demandé que cette sentence soit accompagnée d'une peine de sûreté de 22 ans. Il a déclaré : "Existe-t-il, au moment des faits, des troubles ayant altéré son discernement ? Et si oui, y a-t-il lieu d'écarter la réclusion (criminelle à perpétuité) encourue pour la ramener à une peine maximum de 30 ans comme la loi le permet ?" avant de rajouter : "Cédric Bernasconi est pleinement responsable des faits qu'il a commis, il a agi en pleine connaissance, il n'a agi sous l'influence d'aucun trouble".
Schizophrène, une grande partie de la semaine d'audience avait porté sur la santé mentale de l'accusé. L'expertise psychiatrique réalisée au cours de l'instruction par les docteurs Roland Coutanceau et Alain Penin avait conclu à une altération du discernement de l'accusé, mais pas à son abolition, ce qui le rendait apte à être jugé. Les médecins ont conclu que l'homme n'était pas dans "épisode délirant" au moment des faits.
Un meurtre de sang-froid détaillé quasi-cliniquement par le meurtrier. Il a ainsi raconté être entré "par hasard" dans cette maison pour faire un cambriolage avant de ressentir "une pulsion sexuelle" en entendant la voix de la jeune femme au téléphone. Frappée, violée et retrouvée le nez fracturé avec une culotte au fond de la gorge, Cédric Bernasconi a pourtant maintenu qu'il n'avait "pas voulu lui ôter la vie", seulement "la rendre inconsciente".
L'avocat des parties civiles, Me Bertrand Arotseche, a rejeté ces déclarations en expliquant : "Je ne veux pas entendre parler de pulsion, qui veut dire spontané, incontrôlable. Cet homme est patient. C'est un prédateur. Il est en chasse", avait plaidé Me Bertrand Arotseche. Pour lui, ce meurtre était "préparé", l'homme avait été aperçu plus tôt dans la journée par un promeneur dans un bois près de la maison. Il était revenu l'après-midi pour, dit-il, "ramasser des châtaignes" repérées un peu plus tôt.
Choqué par la violence de ce crime, l'avocat a ajouté n'avoir jamais vu "une abomination pareille" dans sa carrière d'avocat. "Il la laisse comme ça pendant trois heures ! Ligotée, une culotte au fond de la gorge, le nez fracturé ! Vous dites ne pas avoir eu l'intention de la tuer, mais vous avez fait tout ce qu'il faut pour qu'elle meure", avait-il expliqué.
Hospitalisé à de multiples reprises, Cédric Bernasconi avait arrêté son traitement neuroleptique et n'avait plus aucune interaction sociale. L'association chargée de sa curatelle renforcée avait même fait un signalement pour disparition inquiétante auprès du juge des tutelles et du parquet.