Rebondissement dans l'affaire Pierre-Antoine Benoît. Retrouvé mystérieusement mort et ligoté dans son appartement parisien, le 8 décembre dernier, l'homme de théâtre aurait été tué par son... architecte d'intérieur. Selon Le Parisien, Moussa El Kurdi, 43 ans, qui devait rénover l'appartement de l'ex-pianiste de jazz, a été mis en examen et placé en détention provisoire.
Deux chèques signés de la victime
Il faut dire que les preuves paraissent accablantes pour l'architecte. Quelques jours après le décès de Pierre-Antoine Benoît, Moussa El Kurdi va en effet déposer deux chèques de 8 500 euros, signés de la main de la victime. Sauf que s'il assure avoir agi avec "le consentement" de l'ancien propriétaire du Théâtre du Vieux Colombier, sa signature aurait été imitée et les chèques ont été refusés. Plus que troublant...
Mais une preuve viendrait définitivement confondre Moussa El Kurdi. La brigade criminelle a en effet retrouvé son ADN sur le drap que le ou les meurtriers avaient placé devant la fenêtre pour agir à l'abri des regards. Autre élément accablant, le décorateur, né au Liban, est déjà connu des services de police pour des faits d'abus de confiance. "Il semble que cet entrepreneur était en proie à d'importantes difficultés financières", a indiqué une source proche du dossier au Parisien.
Un fusil retrouvé
Présenté à Pierre-Antoine Benoît par des un de leurs amis communs, Moussa El Kurdi était en contact avec sa victime depuis plusieurs années et devait assurer la rénovation de l'appartement à partir de mi-décembre. Début décembre, le corps du retraité de 85 ans avait été retrouvé allongé, ligoté et bâillonné, quelques jours après le décès et un fusil de calibre 22 long rifle avait été trouvé sur place.
La disparition de Pierre-Antoine Benoît avait provoqué un véritable émoi dans son quartier du 16e arrondissement, où il était très apprécié. "C'était un p'tit bonhomme sympathique, qui aimait acheter des plantes et entretenir sa terrasse", confiait au Parisien un fleuriste du coin. Grand séducteur, la victime était "toujours accompagné de femmes, âgées de 20 à 70 ans", indique un autre témoin qui qualifie l'homme de "très respectueux". "C'était un personnage dans le quartier. Il ne sortait jamais sans sa casquette, son foulard et sa besace. Il aimait bien qu'on le taquine", ajoute-t-il à propos de l'homme de théâtre que l'on voyait souvent avec le regretté Michel Duchaussoy et avait créé l'association Art & Fashion Project dans le but de donner un coup de pouce à de jeunes talents venus de tout horizon.
Moussa El Kurdi reste innocent des faits qui lui sont reprochés jusqu'au jugement définitif de cette affaire.