Mikhaïl Gorbatchev, dernier dirigeant de l'Union soviétique, est mort mardi 30 août 2022 à l'âge de 91 ans en Russie, a indiqué un hôpital cité par les agences de presse russes relayées par l'AFP. "Aujourd'hui dans la soirée (mardi), après une longue maladie grave, Mikhaïl Sergueïvitch Gorbatchev est décédé", a fait savoir l'Hôpital clinique centrale (TSKB) dépendant de la présidence russe.
Arrivé au pouvoir en 1985, Mikhaïl Gorbatchev avait lancé une vague de réformes politiques et économiques visant à moderniser et à démocratiser l'Union soviétique confrontée à des graves crises. Partisan d'une politique de rapprochement avec l'Occident, l'homme à la célèbre tâche de naissance sur le crâne avait reçu en 1990 le prix Nobel de la paix. Entre 1990 et 1991, il avait occupé le poste de président de l'Union soviétique, avant finalement de devoir démissionner le 25 décembre 1991, ce qui avait entraîné la fin de l'URSS.
Derrière la carrière politique de Mikhaïl Gorbatchev, se dessine en filigrane la figure de son épouse, Raïssa Gorbatcheva, qui sut s'imposer dans l'univers confiné du pouvoir soviétique. Elle joua un rôle non négligeable au côté de son mari pendant la perestroïka. Gorbatchev ne cessera de se reprocher la disparition de celle qu'il avait rencontrée sur les bancs de l'université et à qui il voua un amour sans faille pendant leurs 50 ans de vie commune.
Raïssa Gorbatcheva s'est éteinte le 20 septembre 1999 à l'âge de 67 ans, des suites d'une leucémie aigüe dans une clinique en Allemagne. "Je repense encore et encore aux derniers jours de vie de Raïssa et aux tourments qu'elle a subis. Qu'aurais-je dû faire ou ne pas faire pour éviter ce malheur ? je ne sais pas, je ne sais pas", confiait Gorbatchev dans son dernier livre, En tête-à-tête avec soi-même. Paradoxalement, si elle était peu appréciée des Soviétiques quand son mari était au pouvoir, son décès provoqua une vive émotion chez les Russes, qui la reconnurent tardivement comme leur première "first lady".
Comme bon nombre de ses homologues, le président français Emmanuel Macron a rendu hommage au dernier dirigeant soviétique, le remerciant pour "son engagement pour la paix en Europe". Le président de la République française a salué dans un tweet la mémoire d'un "homme de paix dont les choix ont ouvert un chemin de liberté aux Russes. Son engagement pour la paix en Europe a changé notre histoire commune."
Une disparition qui intervient dans un contexte international délicat marqué par l'invasion de l'Ukraine par la Russie depuis le mois de février dernier. L'émotion des réactions occidentales contraste donc avec la sobriété du président russe Vladimir Poutine qui a exprimé "ses profondes condoléances" et qui "enverra (mercredi) dans la matinée un télégramme de condoléances à la famille et aux proches" de l'ancien dirigeant, selon le porte-parole du Kremlin.