Le 9 janvier 2024, Gabriel Attal, décrit comme le jeune prodige de la Macronie, est nommé Premier ministre à l'âge de 34 ans. Six mois plus tard, il se retrouve dans une situation très particulière puisque l'Assemblée nationale a été dissoute par le président de la République Emmanuel Macron et des élections législatives anticipées ont été mises en place, à la suite du résultats des européennes du 9 juin marquées par la victoire du Rassemblement Nnational mené par Jordan Bardella. Le premier tour a eu lieu ce 30 juin, il reste encore quelques jours avant le second tour. Dans quel état d'esprit se trouve le politique trentenaire à la carrière fulgurante ? Le Parisien est entré dans les coulisses du gouvernement Attal en situation délicate.
Sans surprise, on devine que les journées de Gabriel Attal sont longues, pas besoin de regarder ses cernes ou ses nouveaux cheveux blancs. "Chaque matin depuis l'annonce de la dissolution, il part pour un marathon... au rythme d'un sprint. Je ne sais pas comment il tient, si ce n'est par instinct de survie", affirme un membre de Matignon dans Le Parisien. Toutefois, il n'évoque jamais les angoisses qu'il ressent devant son entourage. "Non, il n'en parle pas", assure sobrement son entourage au quotidien. Il a pris ses dispositions et s'est même affirmé face à une partie de sa majorité en affirmant qu'aucune voix ne devait aller au Rassemblement national, jusqu'à appeler "au désistement des candidats de la majorité présidentielle dont le maintien en troisième position aurait fait élire un député RN". Pas de "ni ni", que d'autres dans son camp affirme fermement. L'ancien compagnon de Stéphane Séjourné a le soutien des candidats sur le terrain.
Son objectif : ne pas donner les pleins pouvoirs au RN. Il en a discuteé avec tous et aussi des interlocuteurs hors partis, sauf ceux du RN. Un expert estime que Gabriel Attal voit plus loin son propre cas de Premier ministre : "Il a compris qu'il fallait prendre ses responsabilités devant l'histoire. Donc il les prend. Cela comptera pour son avenir." Il a alors prononcé une phrase forte face aux candidats encore en lice : "On se relève de l'échec, pas du déshonneur." Qu'en est-il de ses relations avec Emmanuel Macron ? "C'est devenu très compliqué, la faute à la dissolution", poursuit un témoin direct. Il n'a pas choisi cette dissolution mais refuse de la subir et veut se montrer en plein action.