Le 14 décembre 2019, TF1 diffusera l'élection Miss France 2020, en direct du Dôme de Marseille en présence d'un jury d'exception. Une cérémonie que suivent chaque année des millions de téléspectateurs. Mais Laurent Ruquier n'en fera pas partie puisqu'il a appelé au boycott de la cérémonie, samedi 30 novembre 2019, dans son émission de France 2On n'est pas couché. Sylvie Tellier, la directrice générale de la société Miss France, et Vaimalama Chaves (Miss France 2019) n'ont pas tardé à lui répondre.
"La marche contre les violences faites aux femmes a réuni plus de 50 000 personnes et heureusement qu'il n'y avait pas que des femmes dans la manifestation. Il y avait aussi des hommes et c'est tant mieux. Justement, puisqu'il faut arrêter de regarder des femmes comme des objets, cesser de les juger sur leur physique et systématiquement privilégier les plus jolies, je lance un appel : boycottons cette année l'élection de Miss France", avait confié dans un premier temps le présentateur de 56 ans. Et, quelques instants plus tard, il en avait rajouté une couche : "C'est sur TF1 en plus donc c'est très bien mais il y en a plein les journaux. On n'en peut plus de l'élection Miss France ! C'est ringard. Il faut être logique : si on veut être féministe, on doit boycotter aujourd'hui le concours des Miss France. Ça serait un bon début."
Sans surprise, ces déclarations ont agacé Sylvie Tellier. Invitée sur Europe 1 ce mardi 3 décembre 2019, elle a tout d'abord souligné que l'animateur était "parfaitement libre" de penser ce qu'il voulait. "Par contre, lorsque Laurent Ruquier appelle au boycott de l'élection Miss France sous prétexte qu'elle desservirait l'image de la femme, il me semble qu'il se trompe de combat. La définition du féminisme c'est d'oeuvrer pour l'égalité hommes/femmes et pour l'expansion du rôle de la femme dans la société. Alors lorsqu'il appelle à boycotter cette élection au nom du féminisme, j'ai envie de lui dire qu'en faisant cela, il piétine le choix qu'ont fait plus d'un millier de jeunes femmes cette année en se présentant au concours", a-t-elle rapidement ajouté.
Sylvie Tellier a précisé qu'une femme n'avait pas besoin d'avoir des poils sous les bras pour faire avancer la cause des femmes. Elle a ensuite rappelé être titulaire d'un bac+5 en droit des affaires, avoir trois enfants et être chef d'entreprise. Cela ne l'a pas empêchée, il y a dix-huit ans, de participer au concours Miss France 2002 et de le remporter en prime. Et elle en est "très fière". "Les femmes doivent pouvoir être libres de leurs choix, de leurs rêves, de leurs engagements, donc libres de se présenter à l'élection de Miss France", a-t-elle conclu.
Vaimalama Chaves (Miss France 2019), connue pour son franc-parler, n'a également pas manqué de réagir à cette affaire. "Féminisme : lutte pour l'égalité des droits hommes/femmes. Participer à Miss France est un choix, c'est l'expression de la liberté de choisir, du droit de s'exprimer de chaque candidate à l'élection. Pourquoi serait-ce contraire au féminisme ?", a-t-elle posté mardi 3 décembre, sur Twitter.
Camille Cerf (Miss France 2015) a aussi tenu à sortir du silence et a posté, elle aussi sur Twitter : "C'est vrai qu'on m'a souvent posé la question, 'Peut on être Miss France et Féministe ?'. Ce à quoi j'ai toujours répondu que OUI. Faut il rappeler ce qu'est le féminisme ? Je ne vois pas ce que l'égalité hommes/femmes vient faire dans le questionnement de la légitimité du concours." Les messages sont passés !