C'est une affaire qui commence à faire grand bruit. Lundi 18 octobre 2021, l'association Osez le féminisme a intenté un procès contre la société Miss France auprès des Prud'hommes. Derrière cette action de justice pour "sexisme" et "non respect du droit du travail" se trouvent notamment trois femmes qui n'ont pas pu participer au concours de beauté car elles ne correspondaient pas aux critères. "Cette société exploite des femmes, qui répètent et interprètent chaque année un spectacle sexiste, discriminant et lucratif générant des millions d'euros de recettes : l'ensemble en parfaite violation du droit du travail", a dénoncé Osez le féminisme dans un communiqué.
Contactée par Le Parisien, Alexia Laroche-Joubert, fraîchement nommée présidente de la société Miss France, s'est exprimée sur le sujet. "Je suis toujours extrêmement étonnée, pour ne pas dire scandalisée, de voir des associations féministes qui attaquent des lieux où la femme est mise en valeur et où des jeunes filles décident de vivre un rêve pour permettre aussi d'accéder à une carrière professionnelle et à une autonomie", a-t-elle déclaré.
Quand on dit : pas d'enfant, il y a une raison
Alexia Laroche-Joubert est par la suite revenue sur le sujet qui fâche : les critères imposés aux candidates. "C'est un concours de beauté, donc, par principe, il y a des critères. On peut faire l'analogie avec une compétition de boxe, il y a des poids lourds et des poids légers. On n'est pas dans le cadre d'un contrat de travail", a-t-elle d'abord rappelé avant de défendre cette règle du concours : "Quand on demande aux candidates de ne pas fumer ou boire d'alcool en public, c'est parce qu'elles sont souvent filmées et qu'il y a un problème de loi Evin. Je ne vais pas m'amuser à flouter toutes les images. Quand on dit : pas d'enfant, il y a une raison. La miss qui va être élue va sillonner la France entière à la rencontre des Français, ça demande une disponibilité importante."
La productrice est toutefois prête à apporter quelques changements comme elle l'a déjà fait savoir. "J'ai fait une réunion avec les comités Miss France, on a déjà parlé de la taille, notamment. Certains y attachent plus d'importance que d'autres. Ils sont partie prenante de la relation avec ces jeunes filles, ils organisent des élections départementales et régionales. On a toujours ouvert la discussion avec eux." Ainsi, pour Alexia Laroche-Joubert, le concours Miss France est bien loin d'être en danger. "Il ne s'agit que d'une requête pour étude devant le conseil de prud'hommes, il n'y a pas eu de convocation", a-t-elle indiqué, sereine.