Elle était attendue par tout un peuple. La pression était énorme sur les épaules des All Blacks, mais ces derniers ont répondu présents.
Car depuis 1987 et un premier trophée soulevé ici-même à Auckland, déjà face aux Français, le XV néozélandais couraient après une seconde victoire en Coupe du monde de rugby. Mais deux fois, alors qu'on les donnait favoris, les Blacks ont trouvé en travers de leur route les Français, en 1999 et en 2007.
Alors, les Français pouvaient-ils une fois de plus faire obstacle à l'armada All Blacks ? A en croire le niveau de jeu affiché tout au long de la compétition par les Bleus, la dérouillée face aux NéoZ en phase de poule, les dissensions internes et un sélectionneur, Marc Lièvremont décrié, les supporters présents dans le stade ne donnaient pas cher de la peau du Coq.
Pourtant, les rares fans aux couleurs bleu-blanc-rouge auront pu y croire jusqu'au bout. Car jusqu'à la 80e minute, les tricolores du capitaine Thierry Dusautoir, surnommé The Dark Destroyer par les Néozélandais, auront fait déjoué et mis sous pression une équipe qui ne s'attendait pas à une telle opposition. L'exploit est là, et alors que le score est de 7 à 8 en faveur des Blacks, les tricolores mettent ces derniers à l'étouffoir. Un drop ou une pénalité suffirait à écrire la plus belle page du rugby français. Mais poussé par tout un stade, les coéquipiers du capitaine Richie McCaw résistent et ne cèdent pas, et parviennent à offrir à tout un peuple cette coupe Webb Ellis tant désirée.
Au coup de sifflet final, les Blacks exultent, contraste saisissant avec les larmes d'Alexis Palisson, Morgan Parra, sorti au bout de 20 minutes suite à un coup de genou de Richie McCaw en pleine tête, ou encore Marc Lièvremont.
Le peuple Black peut communier avec ses héros, et partager avec eux un titre qu'attendait toute une nation, alors même que la France aurait mérité de rentrer avec la dite coupe, du moins sur ce match. Une conclusion amère et difficile pour un groupe exemplaire qui aura fait vibrer ses supporters jusqu'à la dernière minute...